Giverny | Galerie | ESPACE 87
27620 Giverny
Tel : 33 (0)2 32 51 05 80
EXPOSITION PERMANENTE – SAISON 2018
Christine CLOOS, Al BRIEU et PATI: 25 mars au 1er novembre
CHRISTINE CLOOS
06 20 74 20 35 – 02 32 51 05 80
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Entre fer et papier
Christine Cloos travaille le fer et le papier, en inversant leur substance. Le fer est fluide, le papier lourd.
Le papier devient matière vivante, massive, épaisse, le fer est suspendu entre vide et plein, zzentre ombre et lumière.
« Je ne cherche pas à peindre le paysage tel qu’il est dans la réalité, je peins la sensation ressentie, l’émotion qu’il a produit et dont j’essaye de retrouver la trace. »
« Lorsque je commence un collage, je laisse aller mon intuition – l’emprunte qu’a laissé en moi un paysage, une lumière, une saison, un brin d’herbe, un sentiment – sans l’aide du raisonnement. Je laisse aller la spontanéité. Puis, je me sers des accidents, des effets de matière arrivées là par hasard et petit à petit, patiemment, je redirige le tout vers cette idée initiale entrevue d’une manière intuitive mais qui a toujours été le fil conducteur.
Finalement, c’est un équilibre entre impulsion et maîtrise de soi. »
« Arbres : Arbres qui s’enracine, puise sa force, s’élève, trace des lignes puissantes, vigoureuses, branches vivantes par la présence d’une feuille, mais aussi branches mortes, coupées, tronçonnées, Arbres abattus, couchés, retour à la Terre nourricière. Entre Ciel et Terre.
Du végétal – vegetus, vigoureux – au bois mort, la branche et sa dernière feuille suspendue, se dressant dans un ultime sursaut avant sa chute finale contre le tronc gisant, représenté souvent dans un même bas-relief.
Calligraphie de la branche s’inscrivant dans un cadre fermé, une limite à la pulsion de vie, à l’énergie contenue dans la représentation de la branche. »
« De l’exploration intense chaque jour renouvelée de mon jardin aux paysages rencontrés au gré des voyages. De la moindre brindille balayée devant ma porte aux formes puissantes des vieux arbres centenaires. Tout est gestuelle, tout est trait, tout est énergie ».
En permanence :
- Galerie Rouge Ephémère, Hong Kong
- Galerie Art et Collection, Colmar
- Espace 87, Giverny
Alain BRIEU
0610775804 – 0232210866
Email1 – Email2
AL BRIEU présentera ses bronzes et ceux de PATI et de MALDAGUE.
Riches de la tradition, ces artistes s’efforcent d’exprimer l’intemporel lorsqu’ils mettent la main à la pâte et pourtant, ce qui ce qui en ressort est le reflet de l’air du temps ; ce je ne sais quoi qui permet de dater une œuvre d’art. Ils apportent modestement leur grain de sable à la construction de l’ « édifice ».
SAVONS DE BRONZE PAR AL BRIEU
« En 1939 en Europe, l’achat massif de savon attestait une angoisse autant que le sens de la prévision : on se prémunissait du manque qu’imposerait brutalement la guerre.
Quel événement dans la vie d’un homme peut aujourd’hui le pousser à s’approvisionner en savons de bronze s’il n’est pas canonnier ?
L’imminence de la fin du monde ? Absurde.
L’annonce du lavage du cerveau de Dieu dans les larmes du genre humain ? Douteux.
La poésie seule – la radicale – peut faire cadeau d’une forme confiante d’impermanence.
La cosmétique d’airain créée par ALBRIEU, c’est un peu le viatique dont se munit la pulsion de vie lorsqu’elle traverse ce qui la menace. On peut expliquer ainsi la force de ces cubes : lier dans la psyché ce qui fond à l’eau froide et ce qui n’abdique qu’à haute température ; permettre à ce mélange de soude et de graisse muté en fusion de cuivre et d’étain d’avoir commerce avec une vérité, une révélation soudaine – ce qu’au Japon on nomme satori.
Leurs sceaux (Notre Dame de Crèvecœur, le drakkar conquérant, l’abeille patiente…) nous le suggèrent : ces savons de bronze servent à peser. Mais peser quoi ? Leur propre métamorphose ? Peser objet courant, monnaie d’échange, de singe, de Stix, objets martiens ? Jauger bizarrement la rectitude même du fléau de la balance ? Mystère et boule de gomme arabique !
La première fois que mes yeux l’ont saisi dans leur champ, j’ai su que l’étrange savon métallique peut chasser les peurs paniques dont souffre l’humanité depuis son premier bain hors de la mer. »
Nicolas Maldague, 1er mai 2004
PATI
Sculpteur à Nice. Elle montre ici à Giverny un bestiaire jamais vraiment académique, parfois hiératique, toujours avec une intonation en clin d’œil, conférant à l’animal une attitude, un caractère à la manière de Buffon ou de La Fontaine.
GALERIE PHOTOS Christine CLOOS
GALERIE PHOTOS AL BRIEU
GALERIE PHOTOS PATI
EXPOSITIONS SAISON 2018
Armelle BERNAUDIN :
Technique: acrylique et fusain sur papier
Taille: 130 x 150
AËLLE :
Les bronzes d’AELLE n’appartiennent pas à la civilisation; encore moins évoquent-ils une civilisation; ils sont l’expression de l’énergie dont ils sont issus. C’est, on le voit, une énergie songeuse; mieux, une énergie du songe, une forme poétique du beau rêvé, jamais contemplé, mais présent à l’imaginaire.
Si le beau se vêt de la féminité, ce n’est pas arbitraire, ni même intentionnel; le beau ne se laisse deviner que dans son incarnation de beauté. La beauté, die Schönheit, est un éternel appel; non que la femme en ait le privilège, mais en ce qu’elle en sait davantage. Nous pouvons demander aux mythes anciens (car les nôtres sont déchus), sinon une explication, qu’ils nous refusent, du moins une évocation; car si AELLE ne se réfère pas au monde de la civilisation, les mythes ne le font pas plus; elle et eux rapportent, de la profondeur où nous ne savons pas aller, des éclats. La première figure qui me vient à l’idée est Antigone, qui refusa la loi des hommes et, affligée de son propre sort, le préféra pourtant à la trahison. Qu’elle fût fille d’Oedipe n’importe que pour autant que le secret se transmette. Il n’en est rien pourtant. Si Antigone fut tourmentée, c’est de savoir mieux, de connaître la douleur tragique du secret, d’être prête à en mourir.
Puis vient Sapho de Mytilène, cheveux noirs, pure et au doux sourire, qui écrivit des Paroles ailées et mourut au Saut de Leucade. L’amour, pour elle? « Je le vis : je rougis, je pâlis à sa vue; Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue; Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler. Je sentis tout mon corps et transir et brûler. Eros a ébranlé mon âme, comme le vent de la montagne qui s’abat sur les chênes. »
Pourquoi le bronze d’AELLE rayonne-t-il, de sa lumière propre? Ce n’est pas sa surface, malgré l’apparence, qui compte; c’est la chair, et cette chair, instantanément durcie par le feu, n’a rien perdu de sa tendresse, de son frémissement. Le bronze éternel enferme la vie perdue, la vie non vécue; il irradie de cette vie, qui veut advenir, et que nous, civilisés, ne comprenons pas, par crainte et bassesse. Tel est le langage du bronze d’AELLE: Ne craignez pas; la vie n’est qu’en vous; je vous tends le miroir, pour la contempler.
© Philippe RIVIALE, philosophe. Paris, août 2013.