Giverny et ses oiseaux
LES OISEAUX DE GIVERNY © Jean-Michel Peers.
Giverny réunit sur un petit territoire un patchwork de milieux naturels très variés, favorables au développement d’une faune et d’une flore variées. Cette particularité bénéficie notamment aux oiseaux, dont on recense une soixantaine d’espèces, sédentaires ou migrateurs, entre fleuve et plateau. Selon les milieux, on observera des oiseaux différents.
Les OISEAUX DES MILIEUX HUMIDES sont représentés à Giverny par le héron cendré, la poule d’eau, le canard colvert, la mouette rieuse, le goéland argenté, le cygne tuberculé, le grand cormoran, le martin-pêcheur, etc. On peut les observer entre Seine et Epte, jusqu’au marais communal, près des ruisseaux, dans la plaine des Ajoux et sur la Grande Ile.
Les OISEAUX des JARDINS et des COTEAUX, parmi lesquels de nombreux sont migrateurs, se déplacent partout à Giverny en fonction des saisons et de leur nourriture. Le tarin des aulnes est abondant sur les aulnes au bord de l’Epte dès mars, tandis que le chardonneret élégant affectionne les friches avec des chardons. On le voit aussi en septembre, en bande autour de jachères fleuries, où il trouve des graines de cosmos. La linotte mélodieuse apprécie les pissenlits au printemps, dès son retour d’Afrique. Les merles et les étourneaux, aiment les baies de lierre et les fruits et sont particulièrement voraces. La grive litorne et la grive mauvis descendent du grand nord en hiver et s’installent dans les pommiers du « Verger de Giverny » où il reste encore quelques pommes. Le rouge-gorge, lui, vous suivra à la trace si vous faites des travaux de jardin, un ver de terre bien dodu étant toujours bon à prendre. On voit aussi plusieurs espèces de fauvettes et de bruants, des loriots, des accenteurs mouchet, et bien d’autres !
En hiver, quelques oiseaux s’approchent des habitations, comme les mésanges bleues, les mésanges charbonnières, et parfois les verdiers d’Europe. Sur toute la commune, on voit aussi des colombidés (tourterelles et pigeons), des corvidés (corneilles, pies et geais), des picidés (pic épeiche et pic vert) et des hirundinidés (hirondelle rustique et hirondelle de fenêtre). Enfin, Giverny abrite quelques rapaces diurnes que l’on observe surtout en lisière de forêt ou en plaine. La nuit, on entend la chouette hulotte, et parfois la chouette chevêche. Leur approche est plus difficile.
Notre objectif est de vous présenter la plupart d’entre eux, avec quelques notes pour vous aider à les observer à Giverny et les environs. Vous trouverez aussi un lien sur la fiche détaillée de l’espèce, avec son chant, si vous voulez en savoir plus.
Oiseaux des milieux humides
Le Grand Cormoran
Ce grand cormoran a été photographié
en décembre 2006 à l’entrée de Giverny,
où on le voit souvent perché avec quelques autres
au sommet d’un des arbres morts du petit ru.
Ils sont assez nombreux cet hiver 2007. Les juvéniles ont la poitrine mouchetée de blanc, comme ici.
Leur plumage devient noir à l’âge adulte.Avec de bonnes jumelles,
vous pourrez même voir
la couleur étonnante de ses yeux.
Le cou de cet oiseau qui plonge et pêche sous l’eau,
est relativement long. Ici il est au repos, sans doute en train de digérer.
Le Héron Cendré
Le Héron Cendré ne se laisse approcher que de loin, mais il est très visible à découvert. A Giverny, on le voit surtout dans les prairies qui bordent la route menant vers Limetz-Villez.
On le voit aussi sur les bords de l’Epte, le petit bras de Seine et le grand pré entre Giverny et Vernon. Pour pêcher, le Héron Cendré se met à l’affut sous les buissons, en eau peu profonde.
Dès qu’il aperçoit un poisson, il détend son cou et transperce sa proie. Photo prise au bord du petit bras de Seine en juin 2006.Avec son envergure de la taille d’un homme, ce grand oiseau au vol majestueux s’élève lentement dans les airs et vole en rentrant le cou pour offrir le moins de résistance possible à l’air. Pour le voir en vol, à part les courts trajets d’un pré à l’autre à quelques mètres du sol, on notera qu’il suit souvent le cours du fleuve, de préférence en début et fin de journée. Photo prise sur la Seine à Saint-Pierre-La Garenne en mai 2005.
La Mésange Charbonnière : femelle
C’est un oiseau très commun à Giverny, comme dans toute la Haute-Normandie,
où l’on en recense environ 100 000 couples. La Mésange Charbonnière se fait discrète dès le printemps,
époque où elle remonte vers les coteaux et les bois. L’hiver est la meilleure saison pour l’observer.
On la voit souvent à quelques mètres des habitations du village,
surtout si on la nourrit.
La Mésange Charbonnière : mâle
C’est un oiseau vorace qui avale beaucoup d’insectes et de chenilles en période de reproduction. Pour passer l’hiver, il a besoin de matières grasses pour compenser les pertes caloriques dues au froid.
Très friande de graines de tournesol, la Mésange Charbonnière apprécie aussi les boules de graisse que l’on trouve en jardinerie, ainsi que la margarine.
Les sexes sont très semblables. On reconnaît cependant le mâle à sa bande pectorale plus large que celle de la femelle. Photos prises à Giverny durant l’hiver 2006.
Oiseaux de parcs et jardins
La Mésange Bleue
La Mésange Bleue est aussi commune à Giverny que sa cousine.
C’est une petite boule de nerfs très acrobatique qui s’accroche aux branches dans toutes les positions.
Ses couleurs sont magnifiques au soleil.
En hiver, elle suit aussi un régime hypercalorique fait d’œufs d’insectes,
de larves, et bien sûr, des matières grasses que vous mettrez dans votre jardin. Au printemps, avant de remonter vers les coteaux,
on la verra souvent sur les pommiers en fleurs du Clos Morin (Musée des impresionnismes Giverny) où elle semble apprécier le nectar.
Oiseaux des jardins, des coteaux et des bois
Le Pigeon ramier
Un oiseau corpulent, qui atteint souvent le demi kilo.
Essentiellement végétarien et prélevant presque tout, des feuilles jusqu’aux racines, il ne dédaigne pas,
si l’opportunité se présente, les insectes et les mollusques.
On le voit partout à Giverny. Il est peu farouche.
Le claquement de ses ailes à l’envol est très reconnaissable.
Photo prise chemin des Marais en juin 2005. Son nid est fait de branchages enchevêtrés et de brindilles.
Il peut être posé à même le sol où en hauteur installé sur une fourche d’arbre. Ici, il est posé sur un conifère de la « Pluie de Roses ».
Rapaces diurnes
Le Busard Saint-Martin. (femelle)
Un de mes oiseaux préférés tant son vol est majesteux et souple.
Dans notre région, il fréquente surtout les plaines céréalières.
Un couple nicheur a été vu sur Giverny en 2006. Il fait l’objet de campagnes de protection des nichées menées par les associations ornithologiques régionales, secondées par des bénévoles sur place. Oiseau éminemment utile à l’agriculture, puisqu’il se nourrit essentiellement de rongeurs.
Photos prises dans l’Eure lors d’une intervention de la LPO Haute-Normandie en juillet 2006.