Giverny | Les peintres américains et Claude Monet

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Giverny | Les peintres américains et Claude Monet

La ruée des peintres américains à Giverny n’est pas encore décidée. Ce sera L. Metcalf, peintre de l’atelier Julian, qui en sera le promoteur. Descendu à Vernon et se promenant le nez au vent, tout en admirant la nature, il arriva à Giverny par une belle après midi de printemps. Les pommiers étaient en fleurs. Il fut si enthousiasmé par la beauté du site qu’il y voulut coucher et, comme il n’y avait point d’hôtel, il vint frapper à l’épicerie buvette. Ce fut Mme Baudy qui vint lui ouvrir. Que de fois n’a-t-elle pas raconté par la suite sa frayeur à la vue de ce géant étranger, barbu jusqu’aux yeux, lui demandant une chambre dans un jargon épouvantable ? N’ayant de lit que le sien, elle l’éconduisit en fermant la porte derrière lui, à double tour !

Quelques mois après, hanté par cette nature qui l’avait tant charmé, il revint avec quelques amis de l’atelier, mais cette fois, harnachés de leur matériel de peintre et décidés à coucher à Giverny coûte que coûte. Est-ce la vue de cet attirail pacifique qui attendrit Mme Baudy ? Cette fois, elle leur céda sa chambre et alla coucher chez des voisins. Le lendemain elle leur fit la cuisine et Théodore Wandel, Bruce, Taylor ainsi que John Breck peignirent soir et matin avec Metcalf. C’est au cours de ce séjour qu’ils apprirent que Claude Monet habitait le pays ; la jonction était faite entre les peintres français et américains. Puis ils repartirent travailler chez Julian, revenant chaque week-end avec d’autres camarades aussi grands, aussi barbus, et aussi gais.

L’année suivante, en 1887, Théodore Robinson travaille avec Watson, un Anglais qui arrive de Saint-Louis (U.S.A.) et Dice, un Ecossais. Devant le succès de son petit commerce, Mme Baudy fait installer des chambres, l’épicerie devient hôtel et une gaieté folle règne le soir à la lueur des lampes à pétrole. Elle a pris en affection ces grands enfants rieurs, pleins de vitalité qui la taquinent, chantent et boivent sec. Les murs de la buvette se couvrent de peintures. La pension est bon marché, mais il arrive qu’un des peintres ne puisse payer sa note. « Vous paierez une autre fois », dit Mme Baudy et le peintre laisse ses toiles en dépôt. Dice, l’Ecossais, vêtu de son « kilt » fait danser tout le monde au son de la cornemuse. Le renom de l’hôtel attire un autre peintre de l’Académie Julian : Théodore Butler. C’est un garçon maigre et dégingandé, habillé avec distinction. Durand-Ruel dira de lui plus tard qu’il donnait le ton aux Américains à Paris.

Conquis définitivement, il restera toute sa vie à Giverny. Carl Beckwith se joint au groupe. Mme Baudy ne sait où donner de la tête, son fils et sa belle-fille l’aident. Pour faciliter le travail des peintres qui manquent toujours de quelque chose, elle fait venir toiles, châssis,couleurs, pinceaux de la célèbre maison Foinet de Paris (actuellement Lefebvre, rue Vavin). Dice, l’Ecossais, trouvant le thé exécrable, en fait venir d’Angleterre et apprend à Mme Baudy les rites de sa préparation ; il chante, boit, rit, joue de la cornemuse, mais personne ne le voit jamais travailler. Pourtant, si les soirées sont gaies, dans la journée, tout le monde est au « motif ». Les prés se fleurissent d’énormes parasols et Monet, le solitaire, venu à Giverny pour y trouver la paix, fulmine. Ses belles-filles, Mlles Hoschedé, ne sont pas de son avis, heureuses d’avoir quitté la maison un peu triste de Vétheuil. Blanche, qui a 16 ans, fait de la peinture avec Breck. Aux jours de fête, Suzanne, la cadette, danse pendant des heures avec Butler. Radinsky (dont les toiles sont très cotées actuellement en Tchécoslovaquie) qui vient d’arriver est au piano toute la nuit, et Dice leur apprend la gigue.

En 1888, Willard, Emma, Cherry, L.L. France, tous peintres, viennent passer des semaines à Giverny. Beaucoup travaillent en touches divisées, en virgules, suivant la méthode impressionniste ; la peinture de plein air fait fureur. Cependant, d’autres sont encore attachés à l’école académique, aussi Mme Baudy fait-elle construire un atelier dans le jardin de son hôtel afin qu’ils puissent travailler dans un éclairage favorable. Les peintres se trouvent si bien à Giverny qu’ils restent même l’hiver ; le réveillon est fêté joyeusement. Disse fait venir des puddings d’Angleterre et dans les prairies basses inondées par l’Epte, et couvertes de glace, nos peintres organisent une nuit féerique. Les lampions pendent des saules comme des fruits fantastiques et sur cette patinoire de rêve, des ombres aux patins qui sifflent, tournent et virevoltent. Suzanne Hoschedé, poussée sur un traîneau construit pour la circonstance, rit à gorge déployée. A minuit, tous nos patineurs vont réveillonner dans une maison voisine. C’est bien un Noël américain avec la classique dinde « à la confiture ».

A cette époque, à Paris, existait une publication satirique appelée Le courrier français, les Américains y répondent en éditant, avec des moyens très rudimentaires, le Courrier innocent. Watson en est l’éditeur et Richard Hovey, un nouveau, couvre les pages de sa verve poétique. Le tout abondamment illustré, naturellement.

En 1891, alors que Monet, entouré de plusieurs toiles (une pour chaque éclairage), peint sa série des meules qui deviendra célèbre, Mac Monnies, le sculpteur, à qui en 1918, le Gouvernement américain commandera le monument aux morts de la guerre, installe ses ateliers. Il achètera la maison en 1902 et, par la suite, y viendra régulièrement jusqu’à sa mort.
De 1890 à 1900, quand les pionniers retournent en Amérique, d’autres prennent leur place, louent des maisons, changent en ateliers les granges désaffectées. Le critique d’art Robert Chambers vient faire des études ; C.C. Rheinhaert, spécialiste de l’histoire de l’art, y loue une villa ; Murray Cabb, Louise Robins Richard, S. W. Nicolle, W. Dewb Urst, Olivier Herford ainsi que Clinton Peters y passent plusieurs mois et peignent toiles sur toiles. C’est un va-et-vient continu d’Américains qui commencent à se fixer à Giverny. En 1892, Butler épouse Suzanne Hoschédé, sa danseuse préférée, et achète une ravissante maison.
Ernest Peixoto, jeune artiste, vient plusieurs étés de suite, il dirigea plus tard et jusqu’en 1940, l’Ecole des Beaux-Arts de Fontainebleau.
De 1900 à 1910, c’est un défilé incessant où les littérateurs se joignent aux peintres. Greacen qui travaille alors à la manière des impressionnistes, y passe plusieurs années de suite. D’autres viennent aux week-ends, mais pour ne citer que ceux qui s’y fixèrent définitivement, ce sont : Young en 1900 qui achète un moulin et le transforme en ravissant cottage américain ; Finn, qui déjà malade, commence une décoration que Butler terminera après sa mort ; Rose ; Johnston qui, en 1904 arrive en barque avec sa femme et achète une maison.
Miss Wheeler fonde une école de peinture au « Hameau » où des jeunes filles américaines viennent travailler en plein air et faire des études d’après modèles vivants. Modèles qui se trouvent facilement, car depuis quelques années, chaque été elles arrivent de Paris, pour poser dans les jardins et les ateliers ; d’autres se louent au week-end et, le soir, chez Mme Baudy ou dans les maisons particulières, elles dansent avec les peintres. Millet a mis en honneur les travaux des champs et les habitants de Giverny sont croqués, portraiturés à longueur de journée. Des filles du pays posent aussi, des idylles se nouent : Louise, la chercheuse de pissenlits, ravissante fille devenue modèle, épouse Radinsky qui l’emmène en Tchécoslovaquie. Combien il est émouvant, après tant d’années, de retrouver, dans les collections privées ou au hasard des recherches dans les greniers, les portraits de tous ces Givernois d’alors. Toute l’histoire d’un village défile sous vos yeux..
Giverny est en plein essor et Claude Monet, qui est devenu le maître vénéré, dont le succès a dépassé toutes les espérances, continue à peindre son rêve. Son jardin est une véritable féerie de couleur où les fleurs sont remplacées dès qu’elles se fanent ; plantées en masse serrée ou isolément ; d’un côté, orgie, de l’autre, distinction, japonaiserie. Le maître y trouve la délicatesse de tons qu’il recherche. Des fleurs sont partout, elles tombent en grappes des arbres, rampent sur le chemin, s’épanouissent sur le gazon vert.

En 1900, il a fait aménager un plan d’eau et le petit ru gargouillant est devenu l’étang lisse où les Nymphéas se gorgent de soleil. Le maître y passe ses journées, loin des importuns, à poursuivre la désintégration de la lumière. Pourtant, il reçoit quelques visites ; son ami Clemenceau vient souvent, le grand Sargent dont il a fait la connaissance en 1870, alors qu’il était à Londres : Gustave Geffroy, pour qui il a beaucoup d’affection ; Rodin ; Octave Mirbeau, pour être plus près de son cher ami Monet, a loué le château de la Madeleine, à 15 kilomètres de Giverny ; même l’insatisfait Cézanne qui, en 1894, est venu passer quelques jours chez Baudy, puis disparaît un beau matin en laissant ses toiles.
Son ami Pissaro habite Eragny, en amont de l’Epte, où Monet fait parfois un saut pour le voir. Renoir, son voisin de la Roche-Guyon, a définitivement quitté la Normandie en 1886 pour s’installer au chaud soleil du Midi. Monet le regrette, beaucoup, car c’était l’ami des premiers jours. En dehors de ces visites choisies, il ne voit personne et sa porte est fermée aux peintres étrangers. Il tient à travailler en paix.
Pourtant, le village est devenu un centre aux personnalités très diverses. La célèbre danseuse américaine Isadora Duncan est venue passer quelques fins de semaine chez Revert, autre petit hôtel. A l’entrée du village, au hameau de « Manitot », M. Boyer, le propriétaire d’une ferme, a fait aménager une pièce en ring matelassé où le jeune Carpentier prépare ses combats. On le voit tous les matins, avec ses entraîneurs, faire du shadowboxing ou de la marche sur la route. Il vient souvent chez Baudy prendre son verre de Vittel avant de repartir.
Cependant, l’élément américain domine. A la demande de ses clients, l’épicière a fait venir de nombreuses spécialités de leur pays et l’étonnement du Français non averti est grand quand, dans cette petite épicerie de campagne, grande comme un mouchoir de poche, il découvre des marshmallows, de la confiture d’orange ou du sirop d’érable.Quelques Américains ont fait souche, les enfants de M. Butler sont déjà grands quand la guerre de 1914 éclate. La plupart alors regagnent leur patrie. Certains combattront avec les nôtres. La guerre terminée, les Américains qui possèdent des maisons reviennent. Les autres ne traverseront l’Océan que de loin en loin avec leurs enfants ou leurs petits-enfants, mais ils n’oublient pas le village auxjours heureux et envoient régulièrement des nouvelles. Chaque fin d’année, la boîte du facteur s’emplit de Christmas-cards.

Dès 1919, les touristes d’outre-atlantique viennent en foule visiter la France et ses champs de bataille ; le Dôme et la Rotonde deviennent le quartier général des artistes qui affluent de nouveau, nombreux, à Giverny. J’ai connu cette époque heureuse où les journées étaient consacrées au travail, les soirées aux discussions interminables ou à de folles « parties », « parties » qui se terminaient de façons diverses : tantôt, pour se rafraîchir le corps et les idées c’était la poursuite des cygnes apeurés du bassin de Tod Robbins ; d’autres fois, ce même Tod, boxeur écrivain, nous faisait des exhibitions de boxe, et malheur à l’adversaire, car il était fort ! Il habitait alors une ravissante propriété au bord d’un étang ; l’entrée se faisait sur un petit pont sans rambarde qui enjambait le ru, et si le passage était facile à l’aller, le retour était parfois plus délicat…
Mais ceci se passait chez les « Bohèmes ». Dans les maisons particulières, chez les peintres américains assagis, fixés à Giverny avec leur famille, n’était pas reçu qui voulait. Les soirées et garden-parties avaient grand genre. Dans les jardins fleuris, toute l’atmosphère de « Virginie » était recréée, il ne manquait que les crinolines. La plupart des invités parlaient naturellement anglais. Une estivante française ne disait-elle pas avec une certaine malice « Pour faire partie de la Société Givernoise, il faut parler anglais » ; j’ajouterai même qu’il fallait « manger américain » ! Que de fois n’ai-je pas fait la grimace devant le vin chaud aux clous de girofle, les gâteaux aux anchois ou les dattes au roquefort ! Garden-parties inoubliables qui se terminaient souvent par des chants tristes et nostalgiques de la lointaine patrie. Les « Spirituals » étaient chantés d’une voix grave comme des cantiques et les expatriés pensaient alors au pays qu’ils ne reverraient peut-être jamais. Déjà en effet, quelques-uns des leurs étaient étendus dans le petit cimetière de Giverny, c’étaient George Aschley, Whitmann, Sarah Aschley, Perkins, Middleton. Cependant, les personnalités les plus diverses continuaient à affluer à Giverny, de la jeune littérature au pompiérisme le plus outré. La nouvelle école des Surréalistes avait pris l’habitude de venir passer les week-ends chez mon frère et Aragon (voir Aurélien, p. 370), Breton, Drieu la Rochelle, Tristan Tzara, Michel Legris, y faisaient assaut de lyrisme et de poésie. Les artistes français se mêlaient aux américains et la plus franche camaraderie régnait.

Je ne puis citer les noms de ceux qui vinrent ainsi, de 1918 à 1930 ; ils furent trop nombreux ! Mme Baudy, qui avait perdu son mari en 1896, continuait de diriger l’hôtel, aidée de son fils et de sa bru. Aux week-ends, tout était comble. Il faut dire qu’elle savait contenter sa clientèle : le thé était préparé selon les rites (Dice ne l’aurait pas reconnu) et le welsh rarebit n’avait pas de secret pour elle. M. Young, toujours trépidant, aidé de Janet Scudder, avait installé un tennis devant l’hôtel et les « sets » se succédaient sans interruption malgré la canicule. De la petite terrasse, devant l’hôtel, les spectateurs pouvaient suivre des matches passionnants, si passionnants que M. Young en avait abandonné la peinture. Son principal partenaire était De Wardener, Américain européanisé, adorant la France, parlant argot tel un Bellevillois de vieille souche.

M. Johnston, peintre des premiers jours, possédait une ravissante villa où il venait passer les étés : il ne quittait notre pays qu’en hiver et bien à regret. La famille du sculpteur Mac Monnies traversait régulièrement l’Océan pour venir estiver dans l’ancienne ferme de moines, meublée en style Louis XIII ; M. Butler, entouré de sa famille, continuait à peindre la féerie des jours.
Mais le 5 décembre 1926, Giverny est en deuil ; le Maître Claude Monet est porté au petit cimetière par ses jardiniers ; Clemenceau, la figure cireuse, suit le corps de son vieil ami.

L’année 1929 apporte avec elle le plus grand « krach » que l’Amérique ait connu : les Américains sans ressources quittent Paris et Giverny. Seuls demeurent quelques propriétaires qui ne veulent point abandonner le village et cette douce France qu’ils ont tant aimée. Mme Baudy vend son hôtel pour se retirer dans une maison voisine où elle passera les dernières années de sa vie au milieu de ses souvenirs en contemplant les toiles, parfois magnifiques, que lui ont laissées les peintres en signe d’amitié : aimée et choyée par ses grands enfants blonds qui ne l’oublient de près ni de loin, elle s’éteint le 6 septembre 1942, en pleine période d’occupation, sans avoir eu la joie d’être délivrée par eux.


Theodore Wendel
“Automne à Giverny“ (La nouvelle lune) 1889,
huile sur toile, 130,8 x 215,9 cm
Midway, Ohio.
1859-1932
Ipswich, Massachusetts.
1876-1877 Formation artistique à la McMicken School of Design de Cincinnati
1878-1880 Elève à l’académie royale de Munich où il se lie d’amitié avec l’artiste Frank Duveneck.
Voyages en Europe notamment à Polling en Bavière, à Florence et Venise.
1886-1887 Elève à l’Académie Julian à Paris. Séjourne à Giverny en 1886, 1887 et 1888.
1888 Retour aux Etats-Unis.
1889 Exposes des paysages impressionnistes à Boston.
1892-1897 Vit à Boston. Enseigne à la Cowles Art School et à Wellesley College.
1898 S’installe dans une ferme à Ipswich (Massachusetts) et peint des paysages.
Expose régulièrement à Boston, New York et Philadelphie.

Louis Ritter
“Saules et ruisseau à Giverny“ (détails) 1887, huile sur toile, 65,7 x 54,3 CM
Poughkeepsie,
New York
1854-1892
Boston
1873-1874 Formation artistique à la McMicken School of Design de Cincinnati.
Vers 1875 Réalise des lithographies.
1878-1880 Elève à l’académie royale de Munich où il se lie d’amitié avec l’artiste Frank Duveneck.
Voyages en Europe notamment à Polling en Bavière, à Florence et Venise.
1881-1885 Vit deux ans à Cincinnati puis à Boston.
1885 Séjourne à Barbizon.
1887 Séjourne et peint à Giverny.
1888 Séjourne à Florence
1889 Retour à Boston. Enseigne au Wellesley College.
Expose régulièrement au St. Botolph Club et à la Watercolor Society de Boston.

Willard Leroy Metcalf
“L’Epte, Giverny“ 1887, huile sur toile, 31,1 x 40,3 cm
Lowell,
Massacusetts
1858-1925
New York
1874 Formation Artistique à la Massachusetts Normal Art School de Boston puis l’année suivante élève de George Loring Brown.
1877-1878 Elève au Lowell Institute.
1879-1883 Actif en Nouvelle Angleterre et au Nouveau Mexique.
1883-1889 Elève à l’Académie Julian 0 Paris. Séjours estivaux en Bretagne et Normandie, probablement à Giverny en 1885 et 1886.
Années 1890 Poursuit une carrière d’illustrateur à New york.
1890-1891 Enseigne à l’Art Students League.
1893-1903 Enseigne à la Cooper Union School of Art.
1897 Membre fondateur du Groupe des Dix.
1903-1925 Séjourne et peint en Nouvelle-Angleterre.

Theodore Robinson
“Arbres en fleurs à Giverny“ 1891-93, huile sur toile, 54,9 x 51,1 cm
Irasburg,
Vermont
1852-1896
New York
1869-1870 Formation artistique à Chicago.
1874-1875 Elève à l’Art Student League et à la National Academy of Design de New York.
1876 Premier séjour à Paris. Elève de Carolus-Duran puis de Jean-Léon Gérôme à l’Ecole des Beaux-Arts.
Voyage en Italie où il rencontre James A. McNeill Whistler.
1879-1884 Retour aux Etats-Unis (New York), Boston, Nantucket).
Réalise des illustrations pour le Harpers Weeckly et assiste le peintre John La Farge pour des décorations murales.
1884-1892 Vit en France (Paris, Barbizon, Cernay-la-Ville et Grez-sur-Loing) mais séjourne régulièrement aux Etats-Unis. S’installe à Giverny en 1887, et se lie d’amitié avec Claude Monet. Retour à New York en 1892.
1894 Fait partie de la colonie d’artistes de Cos Cob (Connecticut).
1895 Première exposition personnelle à la galerie Macbeth de New York.

John Leslie Breck
“ Jardin à Giverny“ (Dans le jardin de Monet) 1887, huile sur toile, 46 x 55,6 cm
Près de Hong-Kong
1860-1899
Boston.
1879-1882 Après une enfance à Newton (Massachusetts),
Breck s’inscrit à l’Académie royale des Beaux-Arts de Munich pour trois ans puis est élève de C. Verlat à Anvers.
1883-1886 Peint des paysages dans le Massachusetts.
1886-1887 Elève à l’Académie Julian à Paris.
1887-1891 Passe l’été 1887 à Giverny et y retourne régulièrement.
Est admis dans la clan Monet-Hoschedé avant d’en être écarté en 1891
suite à une romance avec Blanche Hoschedé, la belle-fille de Claude Monett.
1889 Obtient une mention “honorable“ à l’Exposition Universelle de Paris pour so tableau “Automne à Giverny“(La Nouvelle Lune)
1890 Première exposition personnelle au St. Botolph Club de Boston.
1891 Peint une série de meules inspirées des œuvres de Claude Monet.
Quitte Giverny pour l’Angleterre puis la Californie et retourne enfin auprès de sa famille à Boston.

Lilla Cabot Perry
“Après-midi d’automne, Giverny“ huile sur toile, 65,4 x 81 cm
Boston
1848-1933
Hancock,
New Hampshire
1884-1885 Elève à la Cowles Art School de Boston
auprès des peintres de plein air Robert Vonnoh et Dennis Miller Bunker.
1887-1889 Séjour à Paris avec son mari, le professeur Thomas Sergeant Perry,
et leurs trois enfants. Elle étudie à l’Académie Colarossi et à l’Académie Julian.
1888 Début d’une longue amitié avec Claude Monet.
1889 Première œuvre exposée au Salon.
1889-1899 Séjours estivaux avec sa famille à Giverny, d’abord à l’hôtel Baudy,
puis dans des maisons louées, l’une d’elles voisine de celle de Monet.
Elle est alors intégrée au cercle familial du peintre français et devient l’amie de nombreux artistes de la colonie.
Réside principalement à Boston, où elle promeut, grâce à des expositions, les œuvres de ces derniers et de Monet.
1898-1901 Séjour à Tokyo avec son mari qui y enseigne la littérature anglaise.
1905-1909 Retour à Giverny chaque été. Elle est également l’auteur de quatre ouvrages de poésie.

Theodore Earl Butler
“Les enfants de l’artiste, James et Lili“ 1896, huile sur toile, 116,8 x 115,6 cm
Colombus, Ohio
1861-1936
Giverny
1884-1886 Elève de William Merritt Chase à l’Art Students League de New York
1887 Se rend à Paris et s’inscrit dans plusieurs académies. Il est aussi l’élève de Carolus-Duran.
1888 Il accompagne Theodore Wendel à Giverny et loge à l’hôtel Baudy.
Il s’installe au village et devient l’ami de Claude Monet.
1892 Epouse Suzanne Hoschedé, bell-fille de Monet.
1893-1894 Naissance de leurs enfants James et Alice.
1897 Première exposition personnelle à la galerie Vollard à Paris.
Expose régulièrement à Paris par la suite.
1899 Décès de Suzanne.
1900 Epouse Marthe, la soeur de Suzanne.
1913 Les Butler se rendent à New York, l’artiste ayant reçu plusieurs commandes de panneaux décoratifs.
Plusieurs expositions personnelles, dont une à l’Amory Show.
1918-1921 Membre fondateur de la Society of Independant Artists.
1921 Retour à Giverny.

Frederick Carl Frieseke
“L’heure du thé à Giverny“ 1911, huile sur toile, 66 x 82,1 cm
Owosso, Michigan
1874-1939
Le Mesnil-sur-Blangy, France
1893-1895 Elève à l’Art Institute bof Chicago.
1896-1897 Etudie à l’Art Students League de New York.
1897-1898 S’installe à Paris et s’inscrit à l’Académie Julian
dans l’atelier de Jean-Joseph Benjamin-Constant et Jean-Paul Laurens.
Il est aussi l’élève de James McNeill Whistler à l’Académie Carmen.
1900 Première visite à Giverny.
1905 Epouse SArah O’Bryan.
1906-1919 Les Frieseke s’installent à Giverny
1909 Exposition personnelle à la Biennale de Venise.
1911 Il peint Les lys et l’Heure du thé à Giverny.
1912 Il peint Femme dans un jardin
1914 Obtient le Grand prix à la Panama-Pacific International Exposition de San Francisco.
1920 Déménage au Mesnil-sur-Blanguy. Nommé chevalier de la Légion d’Honneur.

Frederick et Mary MacMonnies
“Mabel Conkling“
1904, huile sur toile, 219,7 x 114,3 cm (Frederick MacMonnies)
Frederick William
MacMonnies
Brooklyn
1863-1937
New York

Mary Louise Fairchild
MacMonnies (puis Low)

New Haven,
Connecticut
1858-1946
Bronxville, New York
1880-1883 Mary Louise Fairchild est élève à la Saint Louis School of Fine Arts dans la Missouri.
1880-1884 Frederick William MacMonnies se forme à New York auprès du sculpteur Augustus Saint-Gaudens.
1885-1888 Mary Louise Fairchild reçoit une bourse de trois ans.
S’installe à Paris et s’inscrit à l’Académie Julian.
1886 Après deux années à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Munich,
MacMonnies intègre l’Ecole des Beaux-Arts de Paris dans l’atelier de Jean Alexandre Falguière.
1888 Mary Louise Fairchild et Frederick William MacMonnies se marient
et partagent un atelier à Montparnasse.
1889 Mary obtient une médaille de bronze à l’Exposition universelle de Paris
pour son Autoportrait tandis que Frederick remporte une mention “honorable“ avec Salon avec Diane.

“Dans la nursery“ 1897-98, huile sur toile, 81,3 x 43,2 cm (Mary MacMonnies)
1890 Premier séjour du couple à Giverny.
1895 Location de la villa Bêsche à Giverny. Naissance de leur premier enfant,
Berthe Hélène (connue sous le nom de Betty). Frederick enseigne à l’Académie Vitti.
1896 Frederick est nommé Chevalier de la Légion d’Honneur.
Entre 1896 et 1906, il se consacre de plus en plus à ses peintures.
1897 Naissance de Marjorie Eudora, leur deuxième fille.
La même année naît Robertson Ward, le fils illégitime de Frederick avec Helen Gordon Glenn.
1898 Les MacMonnies s’installent à Giverny, au Prieuré (rebaptisé Le Moutier en 1960).
Frederick enseigne à l’Académie Carmen, mais aussi chez lui à Paris et à Giverny.
1899 Naissance de leur troisième enfant, Ronald, qui meurt deux ans plus tard.
1906 Mary devient membre associé de la National Academy of Design.
1909 Divorce. Mary épouse le peintre Will Low, avec qui elle retourne vivre aux Etats-Unis.
1910 Mariage de Frederick avec l’une de ses anciennes élèves, Alice Jones.
1915 Frederick quitte la France pour New York
1916-1932 Il réalise Le Mémorial de la bataille de la Marne,
commande publique offerte à la France par les Etats-Unis en remerciement de la Statue de la Liberté de Gustave Bartholdi.
1933 MacMonnies est nommé commandeur de la Légion d’Honneur.