Buste de Claude Monet

Giverny, mon village, ou 40 ans de vie commune.
(Daniel Goupil, sculpteur, décembre 2004).

J’ai toujours tenté de rassembler les Givernois pour partager et entretenir une amitié indispensable à l’harmonie du village. La présence de Claude Monet parmi nous est toute naturelle, c’est un Givernois célèbre, son existence est aussi liée à,l’intimité du village dont la renommée n’est plus à faire. Je suis très au fait que vous acceptiez ce buste, aboutissement de nombreuses années d’étude et je suis très honoré qu’il soit placé au cœur du village, auquel je reste très attaché. Ce buste couronne 25 années d’études aux cours desquelles j’ai réalisé de nombreux et différents portraits du peintre.
Pendant toute cette période, ma première préoccupation n’a pas été de parvenir à une ressemblance formelle, mais plutôt, une manière de traduire une multitude de sentiments que je devais maîtriser au fur et à mesure, pour approcher au plus près de l’inaccessible vérité de la présence du peintre.
J’ai voulu faire un homme mûr en pleine possession de ses moyens, à l’apogée de son talent.
Sa barbe, par son ampleur et sa forme, symbolise à la fois la force et les courants fluides, ondulatoires, mouvants, présents dans son œuvre.
Cette fluidité nous emmène vers les vibrations de son visage qui soulignent le questionnement de son regard abrité et protégé par la masse neutre de son chapeau.

Daniel Goupil, né le 11/03/31.
A suivi les cours de l’Ecole Boulle, Faidherbe, les Académies Froment, Granded Chaumière, et les cours de l’École du Louvre.
Ses professeurs, principalement H. Dieupart et R. Heim lui apportent un soutien total dans sa soif d’apprendre .Son parcours est sanctionné par un diplôme de fin d‘Études ainsi qu’une médaille d’argent remise à la Sorbonne par le Préfet Roger Verlomme.
Quelques expositions :

50 ans de dialogue, matières et sculptures à Evreux.
Salon des Artistes français.
Aspect de la sculpture contemporaine à Grand Couronnes.
Invité d’honneur du Salon de Printemps à Coulommiers.
Œuvres acquises par le groupe SINGER :`
Au Cœur du Monde,
Rayonnement.
Le fil d’Arianne.
Œuvres monumentales.
Mémorial aux libérateurs de la ville de Vernon
Monument du souvenir Français.
Buste de Nicolas POUSSIN au Musée des Andelys.

Fonte du buste.
“Assister à la naissance d’une œuvre de fonderie provoque une émotion intense, faite apparemment du dévoilement d’un mystère, alors qu’il s’agit, et cela seul importe, de cette forme de génie que recèle, en l’occurence, la main de l’artisan. (Jean de Bengy. “ L’aventure du feu et du métal“) La collaboration du sculpteur avec le fondeur est essentielle. Le fondeur doit respecter au mieux le travail de l’artiste qui interviendra à chaque étape, du contrôle de la cire au polissage et à la patine. Le sculpteur a créé son modèle en plâtre et le fondeur pérennise l’œuvre dans le métal. La confiance, la collaboration nécessaires entre les différents protagonistes ont amené Daniel Goupil à choisir la Fonderie de Coubertin, un des ateliers de maîtrise de la Fondation de Coubertin.

La fondation est née de la rencontre de Jean Bernard (rénovateur des Compagnons de France) et de Yvonne de Coubertin (héritière du domaine). Un de leurs objectifs et de permettre une conservation des techniques et des savoirs-faire tout en poursuivant une recherche en matière d’innovation technique. A la Fonderie de Coubertin, le sculpteur trouve des praticiens à son écoute, capables de développer avec lui une réflexion sur la réalisation de son œuvre et la qualité de son fini.
La Fonderie de Coubertin correspond parfaitement à la vocation de la Fondation de Coubertin, lieu de rencontre de la main et de l’esprit, le sculpteur en étant une parfaite symbiose.

Jean Dubos (Directeur de la Fonderie de Coubertin) décrit 7 étapes pour passer du modèle au bronze

Le moulage :
après isolation complète, on applique au pinceau plusieurs couches de silicone élastomère. Après catalyse, l’empreinte de l’œuvre est formée d’une membrane souple que l’on rigidifie en la recouvrant d’une chape en résine. Le modèle est ensuite dégagé du moule.

Le noyeau :
un ciment réfractaire est coulé sur une armature métallique à l’intérieur du moule. Le noyau, après prise et démoulage, est tiré d’épaisseur : on retire sur toute sa surface une épaisseur constante de plusieurs mm par grattage ; épaisseur qui définira l’épaisseur de la cire et donc celle du bronze.

La cire :
le moule est refermé sur le noyau tiré d’épaisseur ; on les fixes entre eux. A 100° la cire est coulée entre le noyau et la membrane souple du moule. Quand la cire est figée, on obtient la réplique en cire du modèle. Le sculpteur intervient, vérifie les détails, grave sa signature ; la fonderie appose son cachet et l’année de fonte. Un réseau de canalisation en cire est mis en place autour du modèle.

Le moule de coulée :
la cire est recouverte d’une enveloppe de céramique réfractaire. Le moule est mis dans un four pour le décirage : la cire fond ( perdue), s’écoule des tire-cire, laissant un espace vacant qui sera rempli par le métal en fusion. L’humidité est évacuée à 700°.

La coulée :
le moule est descendu dans une fosse de coulée comblée de sable ou de grenaille. Le bronze, porté à 1200°, est versé dans l’orifice du moule jusqu’à remplissage des évents. Une fois le métal refroidi, la sculpture brute est dégagée de sa gangue réfractaire. C’est le décochage. Le noyau est évacué ; la sculpture est ébarbée.

La ciselure :
travaillant en étroite collaboration avec le sculpteur, avec pour référence le modèle, le ciseleur intervient. Il élimine les particules de matières en trop, souligne, selon les consignes de l’Artiste, certains traits ou formes, rendant unique chaque exemplaire.

La patine :
ultime étape, la patine viendra couronner le travail, lui donner son fini. En accord avec le sculpteur, le patineur va donner au bronze la teinte désirée avec l’action conjuguée des oxydes métalliques, de l’eau et du feu.

Sculpture – Conception.
Pour sculpter le buste de Claude Monet, “ Sculpture Ronde-Bosse“, Daniel Goupil a utilisé le plâtre comme matériau.
La préparation s’est faite en deux étapes :
préparation du volume par modelage
sculpture proprement dite.
Dimensions de la sculpture :
hauteur : 0,96 cm
diamètre du chapeau : 0,90 m
poids : 150 à 200 kg
La sculpture est un moyen d’expression qui permet à l’homme, amateur ou professionnel, de concrétiser à travers le volume, le relief et l’espace.