Giverny | Musée des impressionnismes | Les expositions

Publié dans Musée des impressionnismes Giverny

Giverny | Musée des impressionnismes | Les expositions
M.D.I.G.
99 rue Claude Monet
27620 Giverny
Tél : 00 33 (0)2 32 51 94 65
Fax : 00 33 (0)2 32 51 94 67
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Site Internet

SAISON 2023

 

Tarifs et accès : ICI

Les enfants de l’impressionnisme
Du 31 mars au 2 juillet 2023

 

Renoir à Guernesey
Du 14 juillet au  10 septembre 2023

Musée des impressionnismes Giverny.

Renoir à Guernesey, 1883

À l’été 2023, le musée des impressionnismes Giverny organise, en partenariat avec Guersey Museum & Art Gallery et l’association Art for Guernsey, une exposition célébrant le 140éme anniversaire du séjour de Renoir dans l’île anglo-normande.

En septembre 1883, Pierre-Auguste Renoir séjourne à Guernesey pendant un peu plus d’un mois. Durant cette période il exécute une quinzaine de peintures, depuis son lieu de villégiature, Moulin-Huet. Fondamentale dans sa production de paysages, la série de vues de Guernesey atteste aussi de ses recherches constantes sur la figure humaine et leur intégration dans leur environnement naturel.

Fasciné par les eaux cristallines et la topographie escarpée de l’île, mais aussi par les moeurs des habitants qui se baignent sans entraves dans les rochers, Renoir va développer un style propre où la liberté anglaise est source pour lui d’amusement et d’inspiration.

Photo©Art for Guernsey. Auguste Renoir (1841-1919) Rochers de Guernesey avec personnages (plage à Guernesey) 1883.

 


SAISON 2021

 

Tarifs et accès : ICI

CÔTÉ JARDIN de Monet à Bonnard
Jusqu’au 1er novembre 2021

 


SAISON 2019

 

Tarifs et accès : ICI

MONET – AUBURTIN  Une rencontre artistique
30 mars – 15 juillet 2018

Jean Françis Auburtin (1866-1930)
L’aiguille d’Étretat, ciel rouge, vers 1898 -1900
Collection particulière
© collection particulière / photo : François Doury

 

 

 

Commissariat scientifique : Géraldine Lefebvre, docteur en histoire de l’art.
Exposition organisée par le musée des impressionnismes Giverny avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, Paris, de Francine et Michel Quentin et de l’association les Amis et descendants de Jean Francis Auburtin.

En 2009, le nouveau musée des impressionnismes proposait une exposition inaugurale intitulée Le Jardin de Monet à Giverny : invention d’un paysage. En 2019, le musée fêtera les dix ans de son ouverture au public. À cette occasion, il a choisi de célébrer l’œuvre de Claude Monet (1840-1926), en la confrontant à celle de son contemporain, le peintre Jean Françis Auburtin (1866-1930). Réunissant un ensemble important de peintures et dessins d’Auburtin, ainsi que quelques-unes des œuvres les plus remarquables de Monet, l’exposition propose de montrer deux regards différents portés sur les mêmes paysages. Alors qu’il mène une carrière de grand décorateur pour les bâtiments publics qui durera jusqu’en 1924, Jean Francis Auburtin se révèle être aussi un peintre de chevalet qui excelle dans l’emploi conjugué de l’huile, de la gouache et du fusain. Pour composer le cadre idéal de ses fresques narratives, le peintre parcourt le littoral français, scrute inlassablement les paysages, qu’il finit par peindre pour eux-mêmes. Ainsi développe-t-il, en marge de ses grandes décorations, une peinture plus intimiste sur le motif, qui se construit au carrefour d’influence diverses entre impressionnisme, synthétisme, symbolisme et japonisme. Son admiration pour Claude Monet, qu’il rencontre vraisemblablement vers 1896-1897, transparait dans le choix de ses motifs. Très certainement touché par les paysages de C. Monet, régulièrement exposés à Paris, vers 1889-1890, Jean Françis Auburtin s’initie également à la peinture de paysage sur le motif proposant une réponse très personnelle, empreinte d’une sensibilité fin-de-siècle. Tout comme lui, Jean Françis Auburtin pose son chevalet sur les rivages escarpés de Bretagne, de Normandie et de la côte méditerranéenne, là où ciel et mer se rejoignent. En 1894, il séjourne à Porquerolles où il se rend régulièrement. En 1895, un peu moins de 10 ans après C. Monet, il découvre avec émerveillement Belle-Île où il revient à sept reprises. En 1898, il est sur les côtes normandes, à Étretat, à Pourville puis à Varengeville, où il choisit de représenter les sites peint par Claude Monet auparavant. Dans son approche intellectualisée du naturel, Jean Francis Auburtin n’est pas moins moderne que son aîné impressionniste. S’il pratique le travail en série, Jean Francis Auburtin s’attache moins à rendre les modulations atmosphériques et lumineuses chères à C. Monet et préfère une construction solide, l’étagement des roches et le théâtre imposant de la nature.

Claude Monet (1840-1926) Au cap d’Antibes, 1888; Ehime, musée départemental des Beaux-Arts © Ehime, musée départemental des Beaux-Arts

De nombreuses œuvres de Claude Monet et de Jean Francis Auburtin exécutées durant les années 1880-1890 attestent d’une véritable convergence d’intérêts. Leurs vues respectives des côtes bretonnes, axées sur le contraste entre le ciel, la terre et l’eau traduisent cette confrontation, ce dialogue avec ce paysage. À Belle-Île, alors que Claude Monet plante son chevalet au bord du vide, cherchant à traduire la sauvagerie de la nature, le temps sans cesse changeant, les surplombs vertigineux, Jean Francis Auburtin se laisse envahir par la monumentalité de ces roches millénaires. Alors que Claude Monet se concentre sur la bataille que se livrent les rochers et la mer, laissant peu de place au ciel, Jean Francis Auburtin exprime la pérennité de ces paysages maritimes sur cette île grandiose où tout semble échapper à l’homme.

Chez Jean Francis Auburtin, il y a comme une compréhension intuitive du paysage et une puissance d’expression qui se traduisent dans ses falaises, ses plages, ses ciels, ses nuages ou sa végétation. Les falaises d’Étretat, Pourville et Dieppe, les roches escarpées de Belle-Île lui offrent ce qu’il affectionne tout particulièrement – la rencontre de l’eau et de la terre, l’affrontement de la paroi rocheuse verticale et de la vaste étendue marine, la permanence robuste des hautes falaises, balayées par le ballet continu des nuages. L’expérience de la nature se traduit également au travers d’effets spectaculaires de soleils couchants sur les falaises.

Ce n’est qu’en 1904, avec la découverte de Varengeville et la rencontre avec Guillaume Mallet (1859-1945), fondateur du Bois des Moutiers, que Jean Francis Auburtin trouve un souffle nouveau dans ses peintures et dessins. Il affirme alors son style et sa manière d’aborder, le paysage change. Il introduit, dans sa peinture de chevalet, les principes simplificateurs qu’il réservait jusqu’alors à la décoration murale. Il élargit l’horizon de ses compositions. Les couleurs savamment nuancées s’éloignent de l’imitation de la nature (roses et bleus phosphorescents) et témoignent d’un rapprochement avec le synthétisme hérité de Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898). Jean Francis Auburtin est désormais parvenu à élaborer un style résolument personnel.

“La Société moderne des Beaux-Arts que préside notre confrère Henri Frantz fait son entrée
dans le monde à la galerie Georges Petit (…) les Impressions de Méditerranées de Monsieur Jean Francis Auburtin ont des couleurs vives et claires qui rappellent celles des meilleurs impressionnistes“
Gustave Geffroy, “Notes d’art. les petites expositions“, La Justice 13 décembre 1900.

 

PARCOURS DE L’EXPOSITION

A

Jean Francis Auburtin (1866-1930). Cap des Mèdes (Porquerolles), 1896. Collection particulière © Collection particulière / photo : François Doury.

Le parcours de l’exposition s’organise en quatre sections selon une logique thématique et chronologique et comprend une centaine d’œuvres parmi lesquelles des peintures, des dessins, des photographies et des documents d’archives. Il convie le visiteur à découvrir les œuvres de Jean Francis Auburtin, en les faisant dialoguer avec celles de Claude Monet.

1. Jean Francis Auburtin. Le grand décorateur et le peintre de paysage.

Consacrée presque exclusivement au regard par les deux artistes sur le paysage, l’exposition revient néanmoins sur la formation artistique du peintre Jean Francis Auburtin, moins bien connu du grand public que son aîné impressionniste. Le parcours s’ouvre sur une chronologie de la vie et de l’œuvre de Jean Francis Auburtin, mise en perspective avec celle de Claude Monet. Cette première section est illustrée de quelques portraits qui définissent le milieu intellectuel et artistique dans lequel Jean Francis Auburtin évolue, à Paris, sur la côte d’Azur et à Varengeville où il s’installe en 1907. Le célèbre architecte de la Sorbonne Henri Paul Nénot (1853-1934), son beau-père le général Félix Deloye (1837-1909), le sculpteur Auguste Rodin (1840-1917), son “cher maître“, l’astronome Camille Flammarion (1842-1925), les membres de la famille Mallet, les danseuses américaines Loie Fuller (1869-1928) et Isadora Duncan (1877-1927) sont tous des proches qui forment le premier cercle de l’artiste. Quelques projets ayant contribué à la renommée de Jean Francis Auburtin sont également présentés et montrent son intérêt précoce pour la grande décoration murale. En effet, dès 1895, l’artiste entame une carrière de décorateur pour les bâtiments publics et exécute le décor de la salle à manger du recteur à la Sorbonne et plus tardivement celui du Conseil d’État, à Paris. À travers ces décorations, il s’agit de dévoiler le passage opéré chez Jean Francis Auburtin entre la grande peinture décorative et la peinture de paysage.

2. Monet – Auburtin. Excursions sur la côte méditerranéenne.

Les voyages des deux artistes nous mènent sur les sentiers du littoral français, sur des sites comparables, découverts avec un décalage chronologique de dix ans. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, alors que se développe la villégiature d’hiver, les artistes se sentent attirés par la lumière du Midi. Les aquarellistes britanniques, les premiers, vont composer une iconographie de ces paysages et faire circuler une image de cette nature idéalisée dans laquelle coexistent le pittoresque et le sublime. La fascination exercée par ces sites réside dans la rencontre de deux natures, la mer et la montagne. Les couleurs et la lumière sont désormais traitées pour elles-mêmes et deviennent les sujets d’une pure délectation picturale. Coutumier des paysages du Nord, Claude Monet est, dans un premier temps, dérouté par la lumière de la Méditerranée. Il la découvre véritablement en janvier 1884 à Bodighera et Menton. Perplexe, il se demande comment “saisir le ton de ce pays“, il relève le défi avec une palette de tons étincelants, des contrastes accentués et un style très enlevé. Émerveillé par la nature sauvage, Claude Monet peint une quarantaine de toiles représentant les sites les plus pittoresques des vallées de Sasso ou de la Nervia.
En janvier 1888, il se rend à Antibes, à Juan-les-Pins, s’attachant à rendre la densité de la végétation côtière, les mouvements de l’étendue marine et la permanence des montagnes blanches des Alpes. En 1894, Jean Francis Auburtin entreprend, en famille, un premier voyage à Porquerolles. Il y découvre un site préservé qui le fascine au point qu’il y revient régulièrement pendant une dizaine d’années. Il en connait bientôt chaque recoin et apprécie le scintillement de ses côtes rocheuses, ses calanques isolées, ses plages aux eaux turquoise bordées par les pins. En 1905, l’île devient la propriété d’une grande compagnie foncière qui effectue de grands travaux nécessitant la coupe de nombreux arbres. Jean Francis Auburtin se tourne vers d’autres sites au caractère encore sauvage et authentique. Il peint dans la région de Cannes, à Grasse et Mougins, dans la baie de la Napoule.

3. Jean Francis Auburtin, sur les pas de Claude Monet à Belle-Île.

Peu visitée par les artistes et les écrivains du XIXe siècle, la sauvage Belle-Île devient bientôt le lieu d’expérimentations nouvelles pour Claude Monet. Cherchant à se confronter à d’autres atmosphères, à des paysages différents de ceux plus apaisés des côtes méditerranéennes, le peintre s’installe sur l’île bretonne, du 12 septembre au 25 novembre 1886. D’abord décontenancé par la fureur des éléments et le temps sans cesse variable, il est très vite attiré par la beauté ardue des sites. Les hautes falaises, les gouffres et les surplombs vertigineux n’effraient pas l’artiste, qui plante son chevalet à l’à-pic des motifs qu’il a choisi de peindre. Fin 1895, Jean Francis Auburtin découvre à son tour la belle isolée. Ébloui par les mêmes sites, il est particulièrement touché par Bangor, les aiguilles de Port-Coton, le fjord de Stér-Ouen et la baie de Domois, qu’il colore d’un bleu outremer qui leur confère un aspect nocturne et spectral. Les roches millénaires s’animent et prennent l’apparence d’animaux, figures hybrides à la fois zoomorphes et fantastiques. L’année suivante, Jean Francis Auburtin expose ses peintures exécutées à Belle-Île et sur les côtes bretonnes, à la Société Nationale des Beaux-Arts. Il y reviendra à plusieurs reprises notamment en 1921 pour la commande de quatre panneaux de la salle des colonnes du Conseil d’État.

4. Claude Monet et Jean Francis Auburtin en Normandie. Étretat, Pourville et Varengeville.

En Normandie, Claude Monet aime peindre le long des falaises du pays de Caux. Ayant grandi au Havre, il est venu régulièrement à Étretat, dès 1864. Quatre ans plus tard, il revient et exécute des œuvres à la touche large, qui n’ont pas encore la vibration impressionniste. Entre 1883 et 1885, il peint près de quatre-vingt peintures à Étretat, s’attachant aux motifs de la porte d’Aval, et de l’aiguille, de la porte d’Amont, de la Manneporte, les bateaux de pêche sur la plage et quelques paysages de l’arrière-pays.

En février 1882, déçu par Dieppe et son environnement trop “urbain“, il s’installe à Pourville. Il y reste jusqu’à fin mi-avril et y revient de juin à septembre avec sa famille. La gorge du Petit Ailly qui entaille la falaise de Varengeville, avec la cabane du douanier sur son flanc gauche, est une source inépuisable de variations sur le motif. En 1896-1897, il revient sur les lieux et peint la cabane qui apparaît dans dix-sept peintures aux effets atmosphériques très recherchés. Claude Monet cherche à “peindre le réel dans la mobilité de ses lumières changeantes“. En dix ans, sa touche a évolué, elle se pose de manière plus uniforme. Sa peinture, de descriptive, se fait contemplative.

Entre 1897 et 1902, Jean Francis Auburtin est régulièrement à Étretat, Pourville et Varengeville. Du lever du jour au crépuscule, il sillonne par tous les temps, les mêmes sites escarpés à la beauté sauvage. La cabane du douanier, l’église de Varengeville, les falaises de Mordal sont parmi ses motifs préférés. Il les décline à l’huile, à la gouache ou à l’aquarelle en des formats variés, bien souvent panoramiques. Il affectionne tout particulièrement le contraste entre l’eau et la haute paroi rocheuse balayée par les nuages.

 

CHRONOLOGIE COMPARÉE

Claude MONETJean Francis AUBURTIN

F

Jean Francis Auburtin (1866-1930). Barques à Étretat, 1902. Collection particulière © Collection particulière / photo : Jean-Louis Coquerel.

1840
14 novembre. Naissance d’Oscar-Claude Monet à Paris

1862
Claude Monet entre à l’académie de Charles Gleyre où il se lie avec Frédéric Bazille et Auguste Renoir

1866
2 décembre. Naissance de Jean Francis Auburtin à Paris

1872
Novembre. Claude Monet peint au Havre Impression, soleil levant (Paris musée Marmottan Monet)

1873
La famille Auburtin passe l’été à Houlgate

1875
Premières leçons auprès du peintre lorrain Théodore Devilly (1818-1886). Scolarité à l’École Alsacienne à Paris.

1882
15 février-mi-avril. Claude Monet séjourne à Pourville où il retourne au cours de l’été. Il peint à plusieurs reprises le motif de la cabane des douaniers.

1883
Janvier-février. Claude Monet se rend à Étretat. Y revient régulièrement jusqu’en 1886.
Mars. Il présente des peintures de Pourville et de Varengeville chez Durand-Ruel.
Avril. Claude Monet s’installe à Giverny.
Deuxième quinzaine de décembre. Voyage en compagnie de Renoir sur la Riviera.

1884
Janvier-mi-avril. Séjour de Claude Monet à Bordighera.

1886
12 septembre-25 novembre. Claude Monet peint à Belle-Île (39 toiles).

1888
Mi-janvier début mai. Se rend à Antibes et à Juan-les-Pins.
Février. Jean Francis Auburtin entre à l’école des beaux-arts de Paris et intègre les ateliers de Jules Joseph Lefevbre et de Benjamin Constant.

1889
21 juin-21 septembre. Exposition Claude Monet-Rodin à la galerie Georges Petit.
Jean Francis Auburtin visite très vraisemblablement l’exposition qui présente les séries de Pourville, Varengeville, Bordighera, Belle-Île et Antibes.

1892
Février-mi-avril. Claude Monet peint la série consacrée à la cathédrale de Rouen.
5 novembre. Jean Francis Auburtin épouse Marthe Deloye et entame un long voyage en Italie.

1894
Jean Francis Auburtin séjourne à Porquerolles, à Houlgate puis en Bretagne.

1895
Jean Francis Auburtin fait la connaissance de Puvis de Chavannes. Première commande officielle pour la décoration du plafond de la salle à manger du recteur de la Sorbonne. Séjourne pour la première fois à Belle-Île. Il y reviendra à sept reprises.

1896
21 janvier. Jean Francis Auburtin séjourne à Hyères et Porquerolles.
Mi-février début avril. Claude Monet est à Pourville.
25 avril-30 juin. La Société Nationale des Beaux-Arts présente trois peintures de Belle-Île.

1897
Janvier-mars. Claude Monet retourne à Pourville et à Varengeville.
Janvier. Première exposition personnelle de Jean Francis Auburtin à la galerie de la Bodinière, à Paris, où il présente des œuvres de Belle-Île et de la Méditerranée.
Avril. Séjourne à Étretat. Jean Francis Auburtin reçoit la commande d’un décor pour l’amphithéâtre de zoologie de la faculté de Sorbonne (Le fond de la mer)

1898
Avril. Jean Francis Auburtin séjourne à Étretat.
Juillet-août. Il est à Porquerolles.

1899
Jean Francis Auburtin commence “La pêche au gangui dans le golfe de Marseille“ et “La Calanque“ pour le Muséum d’histoire naturelle au palais Longchamp de Marseille.
1er mai-30 juin. La Société Nationale des Beaux-Arts expose “La forêt et la mer“(N°60) et des aquarelles dont “La plage d’Étretat, les voiles sèches“ (coll.part.)

1900
15 avril – 12 novembre. Exposition Universelle. Exposition Décennale des Beaux-Arts de 1889 à 1900. Jean Francis Auburtin reçoit une médaille d’argent pour “La Femme au cygne“.
15 avril -15 octobre. Exposition Universelle. Exposition Centennale de l’Art français. Claude Monet expose des toiles d’Étretat, Varengeville, Antibes et Hollande.
22 novembre – 15 décembre. Première apparition publique de la série des Bassins aux nymphéas à la galerie Durand-Ruel à Paris.
1er – 15 décembre. Première exposition de la Société Moderne des Beaux-Arts, galerie Georges Petit. Jean Francis Auburtin présente “L’aiguille d’Étretat (N°1) et Impressions de Méditerranée (N°2-8)

1901
Début de l’année. Jean Francis Auburtin voyage en Hollande. Achève la décoration du buffet de la gare de Lyon à Paris (La vile de Nice).

1902
Jean Francis Auburtin expose des vues d’Étretat au Salon de la Libre Esthétique à Bruxelles et à la Société Nationale des Beaux-Arts.
Octobre. Se rend dans le midi.

1903
Achève le décor pour la salle de bal de l’hôtel de la comtesse de Béarn (Au soir et le matin)
16 avril (juin). La Société Nationale des Beaux-Arts expose des vues d’Étretat et de Méditerranée.

1904
Jean Francis Auburtin séjourne à Varengeville, Porquerolles, Belle-Île et Étretat.

1905
Achève le décor de la salle à manger du recteur à la Sorbonne (Un verger au bord de la mer).

1907
Janvier. Jean Francis Auburtin acquiert un terrain à Vargenville où il fait construire sa maison.

1908
25 avril- 1er mai. Séjour en Corse avec la famille Mallet.
Début mai. Visites de Hyères, Gourdon, Grasse et les jardins Hanbury à la Mortola.
Octobre – décembre. Claude Monet se rend à Venise.

1909
Achève “l’Essor“, panneau destiné à la faculté de Droits et des Lettres de Lyon.
6 mai – 5 juin. Exposition de la série des Nymphéas à la galerie Durand-Ruel à Paris.

1911
Jean Francis Auburtin présente cinq peintures et six aquarelles d’Étretat et de Varengeville à la Société Nationale des Beaux-Arts.
Mai. Guillaume Mallet acquiert le domaine de Ranguin, à Mougins.
19 mai. Mort d’Alice Monet.

1913
Société Nationale des Beaux-Arts, Jean Francis Auburtin présente des paysages de Corse et de Varengeville.

1914
Jean Francis Auburtin peint à Varengeville-sur-Mer et à Ranguin. Visite les jardins Hanbury, à la Mortola (Vintimille) avec les Mallet et peint sans doute à cette occasion la “Vue idéale des jardins Hanbury (coll.part.)

1921
Jean Francis Auburtin retourne à Belle-Île pour la commande de la salle du Conseil d’État (Le soir, Goulphar Belle-Île-en-Mer, musée de Morlaix)

1926
Claude Monet meurt dans sa propriété à Giverny.

1930
16 mai. Jean Francis Auburtin décède à Dieppe. Il est inhumé dans un cimetière de Varengeville-sur-Mer.

LISTE DES PRÊTEURS.

Espagne
Barcelone, Museu de Montserrat

États-Unis
Columbus, Colombus Museum of Art
Williamstown, Sterling and Francine Clark Art Institute

France
Beauvais, MUDO – musée de l’Oise
Honfleur, musée Eugène Boudin
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux
Morlaix, collection musée de Morlaix
Paris, Bibliothèque de l’institut national de l’histoire de l’art, collection Jacques Doucet
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie
Paris, musée d’Orsay
Paris, musée d’Orsay, dépôt au musée des Beaux-Arts d’Agen
Paris, musée d’Orsay dépôt au musée des Beaux-Arts de Caen
Paris, musée d’Orsay, dépôt au musée national des douanes, Bordeaux
Paris, musée Marmottan Monet
Pont-Aven collection musée de Pont-Aven
Reims, musée des Beaux-Arts de la ville
Rouen, musée des Beaux-Arts
Vernon, musée de Vernon

Japon
Ehime, musée départemental des Beaux-Arts Tokyo, Fuji Art Museum

Pays-Bas
La Haye, collection Gemeentermuseum Den Haag

Royaume-Uni
Édimbourg, National Galleries of Scotland Walsall, The New Art Gallery Walsall

Association Les Amis et les Descendants de Jean Francis Auburtin
Bert Kreuk Collection
Collection Jacques Barcet
Collection Mme Olivia Gibson
Lorsignol

Ainsi que de nombreux collectionneurs particuliers qui ont préféré conserver l’anonymat

“On ne fait rien sans la nature aimait à dire Poussin, qui fut le plus majestueux ordonnateur de cadences et de volumes colorés. Monsieur Jean Francis Auburtin sait le sens profond de cette parole du maître. Il compose, stylise, anoblit. Mais il ne fait rien sans avoir longuement et passionnément interrogé la nature. Il étudie, choisit son motif, le traduit avec émotion et vérité, puis simplifie les masses en décorateur inné. (…)

Deux noms, – deux grands noms-, me sont venus à l’esprit tandis que je regardais avec plaisir croissant les ouvrages de Monsieur Jean Francis Auburtin : celui de Whistler et celui de Claude Monet. Il se s’agit certes pas d’influences de l’un ou l’autre sur lui, mais de rencontres, de parallélisme. (…) je crois que l’on pourrait juxtaposer sans crainte pour Monsieur Jean Francis Auburtin son nocturne bleu, ou le disque ocre et rougeoyant de l’astre se noie et s’enveloppe dans la brume bleutée, avec le célèbre Monet du Petit Palais, – et la comparaison, je le répète, ne serait point au désavantage de notre présent exposant. “

Louis Vauxelles, “Exposition Francis Auburtin“, Les Arts 24 février 1912.

 


SAISON 2018

 

Tarifs et accès : ICI

Henri-Edmond CROSS
27 juillet – 04 novembre 2018

Capture d’écran 2018-08-02 à 16.12.46Henri-Edmond CROSS
Plage de baigne-cul. 1891-1892
Huile sur toile, 65,3 x 92,3 cm.
Chicago, The Art Institute of Chicago,
1983.513
©Chicago, Art Institute of Chicago

 

 

 

Consacrée au peintre néo-impressionniste Henri-Edmond Cross (1856-1910), l’exposition retrace l’ensemble de la carrière de l’artiste. Né à Douai, il découvre en 1883 la lumière du Midi, où il s’installe définitivement dès 1891. À l’aube du XXe siècle, il est considéré, aux côtés de Paul Signac, comme l’un des pères de la modernité.
L’exposition compte une centaine d’œuvres, peintures, aquarelles ou dessins, et retrace l’ensemble de son parcours artistique. Nous voyons son art évoluer, des premiers essais impressionnistes aux derniers tableaux empreints d’un lyrisme de la couleur qui a retenu l’attention des Fauves. Sans oublier les très poétiques séries de marines néoimpressionnistes, peintes au début des années 1890 sur les bords de la Méditerranée. Elle souligne ainsi le rôle joué par Cross dans l’histoire de la libération de la couleur et son impact sur les avant-gardes du début du XXe siècle.

Commissariat :
Marina Ferretti, directeur scientifique, musée des impressionnismes Giverny, assistée de Valérie Reis, chargée des expositions, musée des impressionnismes Giverny

Exposition organisée par le musée des impressionnismes Giverny en collaboration avec le Museum Barberini, Potsdam.


Tarifs et accès : ICI

Japonismes Impressionnismes
30 mars – 15 juillet 2018

 

MDIG-site-2018PAUL SIGNAC
Femme se coiffant. 1892
Opus 227 (arabesques pour une salle de toilette)
Collection particulière
© Tous droits réservés

 

Au début de l’ère Meiji (1868-1912), l’ouverture définitive du Japon révéla aux artistes occidentaux une esthétique radicalement différente de celle qui leur était enseignée depuis des siècles. l’Art japonais proposait un vocabulaire plastique inédit, qui ne tarda pas à inspirer l’ensemble de la création artistique en Europe et aux États-Unis.
Comme les impressionnistes, les maîtres de l’estampe ne prétendaient délivrer d’autre message que la célébration de la nature et de la vie contemporaine. les peintres les plus novateurs furent sensibles au raffinement d’un art qui répondait à leurs aspirations, ouvrant la voie à une véritable révolution esthétique.
l’Art des peintres impressionnistes et postimpressionnistes en fût profondément bouleversé. En particulier celui de Claude Monet, largement représenté dans l’exposition qui prend ainsi tout son sens à Giverny.

Exposition organisée par le musée des impressionnistes Giverny en collaboration avec l’Arp Museum Bahnhof Rolandseck.
Avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay, Paris
et de la Collection Rau pour l’Unicef.

Exposition placée sous le haut patronage de Monsieur Emmanuel Macron Président de la République et de Son Excellence Monsieur Masato Kitera Ambassadeur du Japon en France.

L’ouverture commerciale et diplomatique du Japon en 1868 révéla aux artistes occidentaux une esthétique radicalement différente de celle qui leur était enseignée depuis des siècles. Inlassablement réinterprété, le modèle antique régnait sur les arts depuis la Renaissance. L’art japonais proposait un vocabulaire plastique inédit, qui ne tarda pas à inspirer l’ensemble de la création artistique en Europe et aux États-Unis. L’esthétique de l’Ukiyo-e se fondait sur des codes radicalement différents de ceux enseignés aux élèves de l’École des beaux-arts. L’efficacité de ses images tenait à la vivacité des couleurs, à l’absence de modelé ou de volume des formes traitées en aplats, ainsi qu’à l’originalité de compositions fondées sur l’asymétrie. En outre, comme les impressionnistes, les maîtres de l’estampe ne prétendaient délivrer d’autre message que la célébration de la nature et de la vie contemporaine. Les peintres les plus novateurs furent sensibles au raffinement d’un art qui répondait à leurs aspirations, ouvrant la voie à une véritable révolution esthétique.
Depuis les années 1980, le Japonisme a été l’objet de nombreuses expositions et le phénomène s’est révélé si vaste qu’il nous paraît aujourd’hui plus pertinent d’évoquer ses manifestations au pluriel, comme nous préférons parler d’impressionnismes. Notre projet portera sur son impact dans l’œuvre des peintres de la génération impressionniste et postimpressionniste, des années 1870 à l’aube du XXe siècle. Claude Monet, qui a compté parmi les premiers artistes français à s’intéresser à l’estampe japonaise, sera au centre de notre propos et l’exposition prendra tout son sens à Giverny.

Commissariat :
Marina Ferretti, directeur scientifique, musée des impressionnismes Giverny, assistée de Vanessa Lecomte, attachée de conservation, musée des impressionnismes Giverny
Exposition présentée également à l’Arp Museum Bahnhof Rolandseck de Remagen, du 26 août 2018 au 20 janvier 2019
Exposition organisée par le musée des impressionnismes Giverny en collaboration avec l’Arp Museum Bahnhof Rolandseck de Remagen.

Au fil de quatre sections, le parcours s’organisera selon une logique thématique et chronologique. Il rappellera au visiteur que le Japonisme fut brièvement compris comme un avatar de l’Orientalisme, avant de bouleverser beaucoup plus profondément le cours de la peinture occidentale.

1. Geishas

Véhiculée par les estampes d’Utamaro — auquel les frères Goncourt consacrent une monographie en 1891 — la geisha fascine l’imaginaire des artistes occidentaux. Au même titre que celui du harem évoqué quarante ans plus tôt par Ingres et par Delacroix, le thème de la geisha permet d’associer érotisme, exotisme et couleurs vives. De Whistler et De Nittis à Helleu, les artistes sont nombreux à traiter d’une sensualité raffinée. Leurs modèles posent alors dans des lieux clos, parfois vêtus de kimonos et souvent associés à des objets d’art décoratif japonais tels que paravents, porcelaines ou ombrelles.
Lié à l’évocation d’une féminité dont il apparaît comme l’emblème, l’éventail est à la mode et la plupart des peintres impressionnistes, de Degas et Pissarro à Gauguin, s’emparent de cet accessoire souvent lié à l’idée de galanterie. Traités plus souvent sur le mode décoratif que fonctionnel, les éventails peints sont généralement offerts aux mères, aux épouses ou aux maîtresses des artistes.

2. Les peintres collectionneurs

Sous forme d’estampes ou d’objets, le Japon est présent chez les artistes et les écrivains, comme en témoignent nombre de portraits et de scènes d’atelier. Caillebotte peint en 1872 un Intérieur d’atelier au poêle où il oppose deux estampes japonaises à l’Écorché de Houdon. Manet évoque les préférences artistiques qu’il partage avec l’auteur de Germinal dans le Portrait d’Émile Zola. Berthe Morisot représente sa fille Julie sous une estampe.
Grand collectionneur d’art japonais, Vincent van Gogh organise une présentation d’estampes au café Le Tambourin à Paris en 1887 et peint le portrait de son ami le Père Tanguy sur fond de gravures japonaises. L’action de marchands éclairés, comme Siegfried Bing et Hayashi Tadamasa, tous deux grands connaisseurs de la culture du Japon, élargit encore le cercle des amateurs d’estampes. C’est chez eux que les peintres impressionnistes constituent ou complètent leurs collections. Les estampes qui leur ont appartenu seront présentées dans l’exposition, en regard des tableaux où elles apparaissent.
En 1890, l’exposition dédiée à la gravure japonaise par l’École des beaux-arts consacre le phénomène. Visitée et commentée par la plupart des artistes impressionnistes et postimpressionnistes, elle ouvre une décennie qui peut être considérée comme l’Âge d’or du Japonisme en peinture. Au-delà de l’intégration d’accessoires exotiques tels qu’ombrelles, éventails, etc., c’est désormais un langage plastique neuf qui apparaît dans les tableaux des peintres novateurs.

3. L’estampe impressionniste

Dès les années 1870 et plus encore au cours des années 1890, nombreux parmi les artistes s’essayent aux techniques de l’estampe. Henri Rivière y consacre l’essentiel de son talent et reste le plus japonisant d’entre eux (Les Trente- Six Vues de la tour Eiffel, 1888-1902). Mais il est précédé par Whistler, Manet, et plus encore Degas qui expérimente des techniques neuves comme le monotype. Son amie Mary Cassatt nous a laissé une remarquable série de gravures inspirées de la vie quotidienne. Puis ce sont les Nabis, Félix Vallotton, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard (Paysages et intérieurs, 1899) ou Maurice Denis (Amour, 1892-1899). Henri de Toulouse-Lautrec de son côté renouvelle l’art de l’affiche en s’appropriant avec une remarquable efficacité les procédés de l’estampe.

4. Le code a changé

Le regard porté par les impressionnistes sur l’art japonais et la pratique de l’estampe modifient profondément leur conception du tableau. Celle-ci s’affirme de plus en plus ouvertement comme « une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées » et se libère de la représentation du réel.
D’emblée, les œuvres de Whistler évoquent irrésistiblement l’art de l’Ukiyo-e. Nombreux adoptent les points de vue en plongée, en particulier Degas qui privilégie l’oblique pour éviter une symétrie devenue trop banale. Dans les toiles de Monet, c’est la présence d’une nature de plus en plus foisonnante et diffuse qui marque cette influence. Caillebotte est plus audacieux encore car, sensible aux motifs imprimés japonais, il tapisse sa salle à manger d’un étonnant décor de marguerites. Vincent van Gogh use du contraste et de l’aplat, avant de trouver le Japon à Arles, comme Paul Gauguin l’avait trouvé avant lui à Pont-Aven.
Dans les années 1890, l’impact de l’art japonais atteint des sommets chez les Nabis : à cet égard, Vuillard, Denis ou Vallotton n’ont rien à envier à Bonnard, le Nabi japonard. Parmi les Néo-impressionnistes, Georges Seurat, Paul Signac, Henri-Edmond Cross et Théo van Rysselberghe se distinguent par le refus de la perspective, du modelé et du volume.
La leçon de l’art japonais assimilée au début du XXe siècle, les peintres se libèrent de l’imitation de la nature dont ils ne retiennent que l’essentiel, son pouvoir d’évocation poétique. Vallotton peint d’éblouissants couchers de soleil à deux dimensions et Bonnard élabore les féeries chromatiques qui ne tarderont pas à inspirer les maîtres de l’abstraction des années 1950. Monet décrit inlassablement l’univers bleuté de son jardin d’eau où la végétation et le ciel se mêlent inextricablement dans un jeu de reflets colorés.

Liste des prêteurs
Allemagne
Remagen, Arp Museum Bahnhof Rolandseck / collection Rau for UNICEF
Belgique
Deurle, Museum Dhondt-Dhaenens
Espagne
Madrid, Museo Nacional Thyssen- Bornemisza
États-Unis
Boston, Museum of Fine Arts
Houston, The Museum of Fine Arts Springfield, Michele and Donald D’Amour Museum of Fine Arts
Washington, DC, Dumbarton Oaks, House Collection
Washington, DC, National Gallery of Art Water Mill, New York, Parrish Art Museum
France
Avignon, musée Angladon
Brest Métropole, musée des beaux-arts Giverny, Fondation Claude Monet Giverny, musée des impressionnismes
Le Havre, musée d’art moderne André Malraux
Orléans, musée des Beaux-Arts
Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie
Paris, galerie Berès
Paris, lycée Claude-Monet
Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris
Paris, musée d’Orsay
Paris, musée d’Orsay, dépôt au musée départemental Maurice Denis, Saint- Germain-en-Laye
Paris, musée d’Orsay, dépôt au musée des Beaux-Arts de Lyon
Paris, musée d’Orsay, dépôt au musée des Beaux-Arts de Quimper
Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, dépôt au musée d’Orsay Paris, musée Marmottan Monet
Paris, musée national Picasso
Pontoise, musée Camille Pissarro
Rouen, Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie, musée des Beaux-Arts
Vernon, musée de Vernon
Pays-Bas
Amsterdam, Rijksmuseum
Royaume-Uni Londres, Tate
Suisse
Lausanne, Fondation Félix Vallotton
Ville de Genève, collection des Musées d’art et d’histoire, Cabinet d’arts graphiques
Zurich, Fondation E.G. Bührle Collection
Collection Lucile Audouy Collection Philippe Piguet Collection Winter Fondation Triton Succession Bonnard
Ainsi que les nombreux collectionneurs particuliers qui ont préféré garder l’anonymat.

Liste des artistes présents dans l’exposition
Émile Bernard (Français, 1868-1941)
Pierre Bonnard (Français, 1867-1947)
George-Hendrik Breitner (Néerlandais, 1857- 1923)
Maki Bokusen (1775-1824)
Gustave Caillebotte (Français, 1848-1894)
Mary Cassatt (Américain, 1844-1926)
William Merritt Chase (Américain, 1849-1916)
Jules Chéret (Français, 1836-1932)
Henri-Edmond Cross (Français, 1856-1910)
Edgar Degas (Français, 1834-1917)
Maurice Denis (Français, 1870-1943)
James Ensor (Belge, 1860-1949)
Kikugawa Eizan (Japonais, 1787-1867)
D’après Yashima Gakutei (vers 1786-1868)
Paul Gauguin (Français, 1848-1903)
Henri Guérard (Français, 1846-1897)
Paul Helleu (Français, 1859-1927)
Utagawa Hiroshige (Japonais, 1797-1858)
Katsushika Hokusai (Japonais, 1760-1849)
Keiichi (Japonais)
Torii Kiyonaga (Japonais, 1752-1815)
Toyohara Kunichika (1835-1900)
Utagawa Kunisada (Japonais, 1786-1864)
Utagawa Yoshimura (1846- ?)
Utagawa Kuniyoshi (Japonais, 1794-1861 )
Maximilien Luce (Français, 1858-1941)
Édouard Manet (Français, 1832-1883)
Henri Matisse (Français, 1869-1954)
Claude Monet (Français, 1840-1926)
Berthe Morisot (Français, 1841-1895)
Giuseppe De Nittis (Italien, 1846-1884)
Camille Pissarro (Français, 1830-1903)
Lucien Pissarro (Français, 1863-1944)
Paul Ranson (Français, 1861-1909)
Auguste Renoir (Français, 1841-1919)
Henri Rivière (Français, 1864-1951)
Ker Xavier Roussel (Français, 1867-1944)
Paul Sérusier (Français, 1864-1927)
Georges Seurat (Français, 1859-1891)
Yanagawa Shigenobu I (Japonais, 1787-1832)
Paul Signac (Français, 1863-1935)
Henri de Toulouse-Lautrec (Français, 1864-1901)
Utagawa Toyokuni II (1777-1835)
Louis Valtat (Français, 1869-1952)
Félix Vallotton (Suisse, 1865-1925)
Vincent van Gogh (Néerlandais, 1853-1890)
Théo van Rysselberghe (Belge, 1862-1926)
Kitagawa Utamaro (Japonais, 1753-1806)
Édouard Vuillard (Français, 1868-1940)
James McNeill Whistler (Américain, 1834-1903)
Yoshimura (Japonais)

Le catalogue de l’exposition
Un important catalogue est édité à l’occasion de cette exposition. Toutes les œuvres exposées y sont reproduites en pleine page. Cet ouvrage sera largement diffusé en France et à l’étranger. Geneviève Aitken, « L’Exposition de la gravure japonaise à l’École des beaux- arts de 1890 et sa réception par les artistes impressionnistes et postimpressionnistes » Marina Ferretti Bocquillon, « Paul Signac et le Japonisme »
Jocelyn Bouquillard, « L’influence des estampes japonaises sur la gravure impressionniste et postimpressionniste »
Sophie Basch, « Japonisme, impressionnismes et littérature : l’œil des écrivains »
Une sec on documentaire présente, outre une bibliographie sélec ve, des no ces consacrées par Geneviève Aitken et Vanessa Lecomte aux collec ons d’estampes des ar stes présentés dans l’exposition.
Les titres des essais sont provisoires

Les auteurs du catalogue
Historienne de l’art et chargée d’études documentaires, Geneviève Aitken a été responsable de la documentation des collections au musée Rodin. Spécialiste d’estampes japonaises et de la peinture des Nabis, elle a collaboré aux expositions « Utamaro » (1976) et « Sharaku » (1980). Elle a publié avec Marianne Delafond, La collection d’estampes japonaises de Claude Monet (La Bibliothèque des Arts, 1988, réed. 2003).
Sophie Basch est professeur de littérature française des XIXe et XXe siècles à l’université Paris-Sorbonne. Spécialiste de l’orientalisme littéraire et artistique et de la culture fin-de-siècle, elle a contribué à plusieurs catalogues d’exposition (notamment Portrait de l’artiste en clown, Paris, Grand Palais, 2004 ; Dreamlands, Centre Pompidou, 2010 ; Delacroix et l’antique, Paris, musée Delacroix, 2015).
Jocelyn Bouquillard a été, de 1997 à 2009, conservateur au département des Estampes et de la Photographie à la Bibliothèque nationale de France. Il est également l’auteur de publications sur les estampes japonaises (Les Trente-six vues du mont Fuji de Hokusai (Seuil-BnF, 2007) ; il a assuré le co-commissariat de l’exposition sur les « Estampes japonaises. Images d’un monde éphémère » à la BNF en 2008.
Marina Ferretti Bocquillon est directeur scientifique du musée des impressionnismes Giverny. Elle a assuré le commissariat d’importantes expositions, notamment « Signac » (Paris, Grand Palais, Amsterdam, Van Gogh Museum et New York, Metropolitan Museum of Art, 2001), « Le Jardin de Monet à Giverny » (Giverny, musée des impressionnismes, 2009), et « Caillebotte, peintre et jardinier » (Giverny, musée des impressionnismes, 2016). Elle est l’auteur de plusieurs essais et ouvrages consacrés à l’impressionnisme et au postimpressionnisme.
Vanessa Lecomte est attachée de conservation au musée des impressionnismes Giverny où elle a été co-commissaire de l’exposition « Maurice Denis, L’Éternel Printemps » en 2012. Elle a par ailleurs contribué à plusieurs expositions du musée des impressionnismes Giverny, notamment « L’Impressionnisme au fil de la Seine » (2010), « Bonnard en Normandie » (2011) et « Degas, un peintre impressionniste ? » (2015).

Accrochage temporaire 2018
Hiramatsu à Giverny
Musée des impressionnismes Giverny du 30 mars au 4 novembre 2018

Le musée des impressionnismes Giverny présente du 30 mars au 4 novembre 2018 un accrochage temporaire consacré au peintre japonais né à Tokyo en 1941, Hiramatsu Reiji, intitulé « Hiramatsu à Giverny » qui s’inscrit dans le cadre des célébrations du cent cinquantenaire de la proclamation de l’ère Meiji, époque où le Japon s’ouvre aux échanges avec l’Occident.
En 1994, Hiramatsu Reiji découvre les Grandes Décorations de Claude Monet au musée de l’Orangerie à Paris. Il décide alors de se rendre à Giverny pour visiter la maison et le jardin d’eau de l’un des plus grands maîtres de l’impressionnisme. Au cours de ses vingt dernières années, il aime à y retourner et réinvente son art. Les paysages d’eau et de reflets deviennent l’un de ses motifs privilégiés. L’artiste s’essaye à de nouveaux formats – et adopte le format circulaire utilisé par Monet en 1907 et 1908. La dévotion que voue Hiramatsu à Monet le conduit à effectuer différents séjours sur la côte normande : Rouen, Le Havre, Honfleur, Étretat, Fécamp, Deauville ou encore Trouville. Il évoque ainsi ce voyage vers le japonisme : « J’ai été profondément étonné en découvrant l’œuvre immense qu’est la série des Nymphéas. Je me suis alors mis à étudier avec ardeur le japonisme, avec le regard d’un peintre de nihonga qui part pour un voyage vers l’impressionnisme et le japonisme. Pour moi qui adore les fleurs, la Normandie fut une région de rêve. Je me suis souvent rendu vers la mer en suivant la Seine. Le but de mon voyage était d’aller à la recherche du japonisme dans le jardin de Monet à Giverny et d’observer les reflets sur l’eau du bassin des nymphéas. J’ai tenté de comprendre l’attirance qu’avait éprouvée Monet pour le japonisme depuis sa jeunesse, ainsi que le regard qu’il portait sur les choses. C’est avec liberté et avec un sentiment ludique que j’ai peint les nymphéas chers au goût japonisant de Monet. »
L’accrochage réunit sept toiles et deux paravents qui montrent l’influence exercée par Claude Monet et sera complété par un ensemble documentaire illustrant la technique traditionnelle japonaise appelée nihonga.

PROCHAINE EXPOSITION
Henri-Edmond Cross peindre le bonheur
du 27 juillet – 4 novembre 2018

Exposition organisée par le musée des impressionnismes Giverny en collaboration avec le Museum Barberini de Potsdam.
Avec le soutien exceptionnel du musée d’Orsay
Exposition présentée également
au Museum Barberini de Potsdam
du 17 novembre 2018 au 17 février 2019

Consacrée au peintre néo-impressionniste Henri-Edmond Cross (1856-1910), l’exposition retracera l’ensemble de la carrière de l’artiste. Né à Douai, il découvre en 1883 la lumière du Midi, où il s’installe définitivement dès 1891. À l’aube du XXe siècle, il est considéré, aux côtés de Paul Signac, comme l’un des pères de la modernité.
L’exposition comptera une centaine d’œuvres, peintures, aquarelles ou dessins, et retracera l’ensemble de son parcours artistique. Nous verrons son art évoluer, des premiers essais impressionnistes aux derniers tableaux empreints d’un lyrisme de la couleur qui a retenu l’attention des Fauves. Sans oublier les très poétiques séries de marines néo- impressionnistes, peintes au début des années 1890 sur les bords de la Méditerranée. Elle soulignera ainsi le rôle joué par Cross dans l’histoire de la libération de la couleur et son impact sur les avant-gardes du début du XXe siècle.

 

 

 

 


SAISON 2017

Tarifs et accès : ICI

MANGUIN | La volupté de la couleur
14 juillet – 05 novembre 2017

 

Manguin-article-giverny-2017HENRI MANGUIN
Henri Manguin
Devant la fenêtre, rue Boursault, 1904
Huile sur toile, 61 x 50 cm
Collection particulière
© Tous droits réservés / Photo : Fabrice Lepeltier
© ADAGP, Paris, 2017

 

Henri Manguin, désigné par Guillaume Apollinaire comme « le peintre voluptueux », rend hommage au bonheur de vivre à travers des thèmes arcadiens, des nus, des paysages méditerranéens, des scènes de la vie de famille et des natures mortes. Dès ses années de formation, où l’enseignement de Gustave Moreau accompagne les premières expériences impressionnistes, l’artiste fut fidèle en effet à l’expression d’une sensualité heureuse. Au musée des impressionnismes Giverny, l’exposition Manguin, la volupté de la couleur compte environ quatre-vingt-dix oeuvres qui retracent la carrière de cet ami d’Henri Matisse. L’accent y sera mis sur la période où Manguin, qui a témoigné d’emblée d’un talent et d’une inventivité rares dans ses harmonies chromatiques, accompagne – et parfois précède – les audaces des peintres fauves avec lesquels il expose au Salon d’automne de 1905.
Commissariat : Marina Ferretti, directeur scientifique du musée des impressionnismes Giverny
Du 22 juin au 28 octobre 2018 à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne (Suisse)

 

 

 

 

autreHENRI MANGUIN
L’amandier en fleurs
(détail) 1907.
Suisse, Collection particulière
© Tous droits réservés / Photo : Jacques Bétant © ADAGP Paris 2017

 

Né à Paris en 1874, Henri Manguin choisit dès 1889 de suivre sa vocation artistique et de s’inscrire aux leçons de dessin puis aux cours de peinture de l’École des arts décoratifs. Il y reste quatre ans, de 1890 à 1894, et il y fait la connaissance d’Albert Marquet et de Georges Rouault. En 1892, il y rencontre également Henri Matisse qui assiste au cours du soir de dessin. Reçu au concours d’entrée de l’École des beaux -arts en novembre 1894, Manguin entre à l’atelier de Gustave Moreau où il retrouve ses amis Rouault, Marquet et Matisse. Il s’y lie aussi d’amitié avec Raoul de Mathan, Louis Valtat et Charles Camoin. Membre de l’Institut, leur professeur leur accorde néanmoins une grande liberté et ils apprécient sa tolérance. Quelques années plus tard, ils participent à la naissance du fauvisme avec, entre autres, André Derain, Maurice de Vlaminck et Raoul Dufy.

1. L’ATELIER DE LA RUE BOURSAULT : 1898-1904

Au début de sa carrière, Manguin habite le18e arrondissement. Il découvre les galeries de la rueLaffitte, notamment celle de Paul Durand-Ruel,marchand des impressionnistes. Il fréquente égalementla galerie d’Ambroise Vollard qui inaugure en 1895 nouveaux locaux en y accrochant des tableaux deVincent van Gogh, avant d’ouvrir une expositionconsacrée à Paul Cézanne. L’intérêt de Manguin la peinture contemporaine, celle des impressionnistes des nabis particulièrement, apparaîtra dans les peintes en 1901 et en 1902.

Quand Gustave Moreau meurt en 1898, Manguin quitte l’École des beaux-arts. Il s’installe en 1899 au 61 de la rue Boursault dans le quartier des Batignolles avec Jeanne Carette, qu’il vient d’épouser et qui devient son modèle d’élection. Il fait installer dans son jardin un atelier démontable, où se retrouvent les anciens élèves de l’atelier Moreau qui y font poser des modèles en partageant les frais.

Très tôt, Manguin fait preuve d’un talent et d’une liberté rares dans l’organisation chromatique de ses compositions, une originalité qui se manifeste dès 1900 avec Jeanne à la rose (collection particulière) ainsi que dans ses premières natures mortes. Cette particularité se confirme avec La Petite Italienne (1903, Suisse, collection particulière), La Femme au Carrick, Jeanne (1903-1904, Suisse, collection particulière) et Devant la fenêtre, rue Boursault (1904, collection particulière).

En 1901, Manguin est admis au Salon officiel. Dès l’année suivante, il expose au Salon des artistes indépendants puis au Salon d’automne, dont il devient sociétaire en 1904. À l’occasion de l’exposition des Indépendants de 1903, le critique Roger Marx remarque d’emblée que « la méditation des vieux maîtres, préconisée par Gustave Moreau, ainsi que les ouvrages de M. Cézanne, ont suggéré aux dernières générations l’amour de la forte peinture, la passion du ton riche, éclatant, posé sur la toile par larges aplats » (Roger Marx, « Le Salon des artistes indépendants », La Chronique des arts et de la curiosité, 28 mars 1903).

St-tropez-giverny-manguin HENRI MANGUIN
Saint-Tropez, le coucher de soleil, 1904
Huile sur toile, 81 x 65 cm
Collection particulière
© Tous droits réservés / Photo : Fabrice Lepeltier
© ADAGP, Paris, 2017

2. LES ANNÉES FAUVES : 1904-1905

En octobre 1904, Manguin séjourne pour la première fois à Saint-Tropez où il loue La Ramade, la maison que Matisse vient de quitter après y avoir passé l’été. Elle est voisine de La Hune, la villa de Paul Signac, et les deux artistes épris de couleur sympathisent. Aussitôt arrivé, Manguin écrit à son ami Marquet : « La propriété où nous sommes dépasse tout ce que tu peux imaginer. Saint-Tropez a l’air très beau. […] Je suis enthousiasmé. C’est le rêve » (Henri Manguin à Albert Marquet, Saint-Tropez, 4 octobre 1904, Archives Jean- Pierre Manguin). Euphorique, il peint en une quinzaine de jours plusieurs aquarelles et il entreprend dix tableaux, notamment Saint-Tropez, le coucher de soleil (1904, collection particulière) qui célèbre la sérénité d’une Méditerranée encore vierge de touristes. Dans ce contexte, les oeuvres montent en couleur et reflètent son éblouissement. Flamboyants, ses tableaux, essentiellement des nus et des paysages arcadiens, disent son exaltation.

L’exploration des tons purs se poursuit au cours de l’hiver à Paris où Manguin peint Les Gravures (1905, Madrid, collection Carmen Thyssen-Bornemisza en dépôt au Museo Thyssen Bornemisza) et La Coiffure (1904-1905, collection Couturat). Il travaille aussi en compagnie de Matisse, de Marquet et de Jean Puy à un Nu dans l’atelier (1904-1905, collection particulière) qui entre dans la collection de Leo Stein, comme Étude de femme couchée (1905, collection particulière). Dès lors, les séjours de Manguin sur les bords de la Méditerranée se multiplient. L’été 1905, le peintre retrouve Saint-Tropez où il loue la villa Demière. Il écrit à Matisse : « Suis enthousiasmé du pays et surtout de l’endroit où nous sommes. C’est absolument admirable » (Henri Manguin à Henri Matisse, Saint- Tropez, 9 juin 1905, Archives Jean-Pierre Manguin). Manguin voit non seulement Signac mais aussi les peintres néo-impressionnistes Henri-Edmond Cross et Théo van Rysselberghe. Le 21 septembre, il écrit à Matisse : « Le Midi m’a été, je crois, d’un bon enseignement et [je] reviens sinon content de moi du moins avec une impression de grande beauté et la compréhension de beaucoup de choses jusqu’alors inconnues » (Henri Manguin à Henri Matisse, Saint- Tropez, 21 septembre 1905, Archives Jean-Pierre Manguin).

Le 18 octobre 1905, le Salon d’automne ouvre ses portes. Les anciens de l’atelier Moreau y ont réuni leurs oeuvres dans la salle VII. Manguin y présente cinq tableaux peints au cours de l’été : Les Grands Chêneslièges, Villa Demière (1905, collection particulière), Le Pré, Villa Demière (1905, collection particulière), Jeanne sur le balcon de la Villa Demière (1905, collection particulière), La Sieste ou Le Rocking-chair, Jeanne (1905, collection particulière, Winterthour, Villa Flora) et Nu sous les arbres, Jeanne (1905, Kunststiftung Pauline, collection particulière). Tous célèbrent, avec une maîtrise et une liberté chromatiques rares, la nature et la lumière du Midi. Comme Roger Marx, le critique Louis Vauxcelles a déjà remarqué les affinités qui les unissent. Après avoir commenté chaque exposant de la salle VII, il conclut dans un article du Gil Blas daté du 17 octobre :
M. Manguin : progrès énorme ; indépendant sorti de ses pochades et qui marche résolument vers le grand tableau. Trop de relents de Cézanne encore ; mais la griffe d’une puissante personnalité, toutefois. […] Au centre de la salle, un torse d’enfant et un petit buste en marbre, d’Albert Marque, qui modèle avec une science délicate. La candeur deces bustes surprend au milieu de l’orgie de tons purs : Donatello chez les fauves.

Le mot est lancé, et le fauvisme est né. Si une partie de la critique crie au scandale, toutes les oeuvres présentées par Manguin sont vendues, car elles ont retenu l’attention des amateurs les plus avertis. Celle du peintre et écrivain André Rouveyre, rencontré dans l’atelier Moreau, mais aussi celle des marchands Eugène Druet et Ambroise Vollard, qui lui achètera cent quarante-deux toiles l’année suivante. C’est le début du succès pour l’artiste qui a alors trente-et-un ans.

3. ARCADIE : 1906-1914

L’été 1906, Cavalière inspire à Manguin une série de paysages qui confirment ses qualités de coloriste : Les Roches rouges, Cavalière (1906, collection particulière), La Pinède à Cavalière (1906, collection particulière) ou Jeanne à l’ombrelle, Cavalière (1906, Peter Findlay Gallery). Souvent, Jeanne pose, nue ou simplement drapée, dans l’Éden méditerranéen. Le peintre retrouve avec bonheur Saint- Tropez et la villa Demière en 1907 et en 1908. Une évolution s’amorce avec Le Golfe de Saint-Tropez (1907, Paris, Centre Pompidou, Musée national d’art moderne), où le souvenir de Cézanne, décédé l’année précédente, réapparaît. Dès 1908, l’art de Manguin évolue et, comme chez la plupart de ses amis fauves, la ligne reprend ses droits. Le peintre reste cependant fidèle aux qualités qui l’ont rendu célèbre : la simplicité des formes et l’éclat des accords chromatiques qui déterminent l’organisation de ses compositions. Il ne renonce ni aux tons purs ni aux accords sonores des années fauves. Il peint de somptueuses natures mortes ainsi que des portraits mesurés de Jeanne et de leurs enfants, comme Claude en rouge lisant (1909, collection particulière) ou Nature morte aux faisans bleus (1909, Suisse, collection particulière). La composition équilibrée de ses paysages médités et harmonieux se réfère à Cézanne et à la tradition classique (Les Aloès en fleurs à Cassis, 1913, collection particulière).

Contraint de déménager quand la Ville de Paris rachète d’autorité les terrains de la rue Boursault, Manguin habite à partir de 1909 à Neuilly, où il réinstalle son atelier démontable. Il voit souvent Félix Vallotton, qui l’accueille à Honfleur où il séjourne en 1909 et 1910. Les expositions se multiplient, en France comme à l’étranger. Très présent sur la scène artistique internationale, Manguin participe au Salon de la Libre Esthétique à Bruxelles en 1906, puis à la grande exposition itinérante Französischer Künstler, qui présente l’art français en Allemagne. On le voit aussi aux Salons de la Toison d’or à Moscou en 1908 et 1909, ainsi qu’à l’importante exposition organisée à Londres par Roger Fry en 1910, Manet and the Post- Impressionists, sans oublier l’Armory Show de New York en 1913. À Paris, il est fidèle aux Indépendants et au Salon d’automne. Les galeries Berthe Weill et Vollard ne sont plus les seules à exposer ses oeuvres, qui figurent également chez Bernheim-Jeune. Une première exposition personnelle est organisée en 1910 par Eugène Druet, qui renouvelle l’expérience en 1913. Le cercle des amateurs s’élargit lui aussi, avec les collectionneurs russes Ivan Morozov et Sergueï Chtchoukine. En 1910, Félix Vallotton lui présente Arthur et Hedy Hahnloser, véritables ambassadeurs de l’art français en Suisse. Dès lors, ils commandent à Manguin le portrait de leurs enfants, collectionnent ses oeuvres et l’accueillent souvent à la Villa Flora à Winterthour.

Pour remercier ses mécènes, Manguin offre La Reine des poupées (1910, collection particulière) aux enfants Hans et Lisa Hahnloser. Les Manguin découvrent avec bonheur les paysages de la Suisse, où de grands amateurs d’art, tel Hans E. Bühler, le soutiennent. Quand la guerre éclate en août 1914, nombreux parmi ses amis sont mobilisés. Réformé, Manguin accepte la proposition de Paul Vallotton, qui lui suggère de mettre sa famille à l’abri du conflit, et il s’installe à Lausanne.

 

Aloes-manguin-giverny-2017
Henri Manguin
Les Aloès en fleurs à Cassis, 1913
Huile sur toile, 92 x 73 cm
Collection particulière
© Tous droits réservés / Photo : Fabrice Lepeltier
© ADAGP, Paris, 2017

4. OEUVRES SUR PAPIER

D’emblée, Henri Manguin a accordé une importance particulière aux arts graphiques qu’il pratique dès son plus jeune âge. Rappelons qu’il a quinze ans quand il choisit de s’inscrire aux cours de dessin de l’École des arts décoratifs où, sa vocation artistique confirmée, il s’inscrit dès l’année suivante, en 1890. Il y reçoit une formation solide, fondée sur la pratique intensive du dessin, d’après modèle vivant ou d’après moulage. Cet enseignement lui ouvre en 1894 les portes de l’École des beaux-arts, où il entre dans l’atelier du peintre symboliste Gustave Moreau, luimême très grand dessinateur et remarquable aquarelliste. Comme le montrent les oeuvres graphiques présentées dans l’exposition, Manguin a multiplié les approches techniques : mine de plomb, fusain ou plume et encre de Chine pour le noir et blanc ; pastel et aquarelle pour la couleur. En octobre 1904, Manguin peint à Saint Tropez plusieurs aquarelles, une technique où il fait preuve d’un talent certain. Les oeuvres aux sinuosités emportées qui courent avec souplesse sur la feuille blanche témoignent d’une liberté qui gagne bientôt les tableaux peints à l’huile. L’art tel que Signac et Cross le pratiquaient à l’eau, Manguin et Matisse ne tardent pas à l’appliquer à leurs toiles où la quête d’une harmonie idéale laisse le premier rôle à la recherche d’une puissante expressivité. De la même manière, le dessin fauve s’affirme rapidement, comme en témoignent certains dessins présentés dans l’exposition, où l’on voit l’artiste renoncer délibérément aux séductions d’une maîtrise depuis longtemps acquise. L’équilibre de la composition et la beauté de la ligne laissent alors place à l’inachevé ainsi qu’à l’affirmation d’un trait irrégulier, parfois brutal. « Je ne pense nullement que l’école dont les jeunes ont horreur soit si funeste. Tous y avons passé et nous ne nous en portons pas plus mal. Ce qu’il s’agit c’est d’en sortir ! Mais non de croire en être sorti parce que l’on n’y a jamais été » (Henri Manguin à Arthur et Hedy Hahnloser, Neuilly-sur-Seine, fin mars 1913, Archives Jean-Pierre Manguin.

BIOGRAPHIE d’HENRI MANGUIN: 1874-1949: 1904-1905

1874 : Naissance d’Henri Manguin à Paris.
1890 : Après avoir suivi des cours de dessin à l’École des arts décoratifs l’été précédent, Manguin arrête ses études au lycée Colbert pour se consacrer exclusivement à la peinture.
1891 : Inscrit à l’École des arts décoratifs, il rencontre Albert Marquet, puis Henri Matisse l’année suivante.
1894 : Manguin est reçu au concours de L’École nationale des beaux-arts et intègre l’atelier de Gustave Moreau.
1896 : Henri Manguin rencontre Jeanne Carette, qui deviendra son épouse et son modèle d’élection. Le couple aura quatre enfants, Claude (né en 1900), Pierre (né en 1902), Jean (né en 1903) et Lucile (née en 1905).
1897 : Premier envoi de Manguin au Salon de la Société nationale des beaux-arts.
1899 : Le couple s’installe à Paris, au 61, rue Boursault
1900 : L’artiste installe dans son jardin un atelier démontable où Matisse et Marquet viendront régulièrement.
1902 : Première participation de Manguin au Salon des indépendants.
1903 : Il participe au premier Salon d’automne.
1904 : Incité par Matisse, Manguin séjourne pour la première fois à Saint- Tropez pendant l’été. Il se lie d’amitié avec Paul Signac, qui occupe la villa voisine de la sienne.
1905 : L’artiste présente huit oeuvres au Salon des indépendants. Cette même année, il loue à Saint-Tropez la Villa Demière. Au Salon d’automne, il expose cinq toiles peintes au cours de ce dernier séjour, présentées dans la salle VII aux côtés d’oeuvres de Matisse, Derain, Vlaminck, Camoin et Marquet. La célèbre citation de Louis Vauxcelles à cette occasion donnera un nom à ce groupe d’artistes, désormais reconnus comme « Fauves ».
1906 : La famille Manguin séjourne à Cavalière et y reçoit les peintres Paul Signac, Théo van Rysselberghe, Henri Lebasque et Henry-Edmond Cross. En raison du succès rencontré par Manguin l’année précédente, le marchand Ambroise Vollard lui achète cent cinquante toiles, et ses œuvres sont présentées dans plusieurs expositions en Europe.
1909 : La famille Manguin quitte la rue Boursault et s’installe dans une maison à Neuilly, où l’ancien atelier est remonté.
1910 : La galerie Druet lui consacre une première exposition personnelle. À cette occasion, les collectionneurs suisses Arthur et Hedy Hahnloser lui achètent deux toiles. Henri Manguin devient un ami proche et un conseiller pour l’enrichissement de leur collection.
1912 : Séjour à la Villa Flora au printemps, puis la famille part à Cassis, où Manguin travaille en compagnie d’Othon Friesz.
1914-1918 : Pendant la guerre, l’artiste est en Suisse, à Lausanne près de Paul Vallotton, séjourne à Winterthourchez les Hahnloser et loue une maison à Colombier près de Neuchâtel.
1920 : Manguin séjourne à la Villa l’Oustalet, à Saint- Tropez, qu’il achètera quelques années plus tard.
1937 : Les oeuvres de Manguin sont présentées lors d’expositions à Tunis, au Caire, à Berlin, au Canada et en France.
1938 : Son fils achète, lors de la fermeture de la galerie Druet, les toiles invendues de Manguin.
1940 : Le peintre participe à la Biennale de Venise.
1940-1945 : Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Manguin travaille à Paris, Saint- Tropez et Avignon, où il loue un atelier.
1949 : Peu après la célébration de ses cinquante ans de mariage avec Jeanne, Manguin quitte Paris pour Saint-Tropez, où il décède.

 

couseuse-manguin-giverny2017
Henri Manguin
La Couseuse à la robe rouge, Jeanne, 1907
Collection particulière
© Tous droits réservés / Photo : Fabrice Lepeltier
© ADAGP, Paris, 2017

 

 

LISTE DES PRÊTEURS

Autriche
Salzbourg, galerie Thomas Salis
Vienne, The Albertina Museum

Espagne

Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza

Etats-Unis
New York, Peter Findlay Gallery

France

Grenoble, musée de Grenoble
Nancy, musée des Beaux-Arts
Paris, Centre Pompidou, musée national d’Art moderne /
Centre de création industrielle
Paris, Centre national des arts plastiques
Paris, musée d’Art moderne de la Ville de Paris
Saint-Tropez, l’Annonciade, musée de
Saint-Tropez

Suisse
Winterthour, Villa Flora

Turquie
Collection Arkas

Sans oublier les très nombreux prêteurs

catalogue-manguin-giverny-2017CATALOGUE DE L’EXPOSITION

Descriptif
Cet ouvrage, catalogue de l’exposition « Manguin, la volupté de la couleur » présentée au musée des impressionnismes Giverny, retrace les premières années du parcours d’Henri Manguin (1874-1949), peintre qui participa à la naissance du fauvisme. Lors de ses années de formation, Manguin fait la connaissance d’Albert Marquet et d’Henri Matisse, qu’il retrouve, après son entrée à l’École des beaux-arts, dans l’atelier de Gustave Moreau. Ensemble, ils constituent le groupe de jeunes peintres qui, avec André Derain et Maurice de Vlaminck, seront baptisés « Fauves » au Salon d’automne de 1905. Le catalogue met en lumière cette période au cours de laquelle les harmonies chromatiques créées par le peintre témoignent d’un talent et d’une inventivité rares qui accompagnent et parfois précèdent les audaces de ses amis fauves. Les séjours de l’artiste dans le Sud de la France décuplent encore son travail sur la couleur reflétant l’éblouissement du peintre pour les paysages méditerranéens. Les tableaux flamboyants du premier quart du XXe siècle ˗ essentiellement des nus et des paysages arcadiens ˗ disent l’exaltation de l’artiste qui s’épanouit au sein d’une nature édénique. Avec près de 100 peintures, aquarelles et dessins complétés par une large sélection d’archives et de photographies, ce catalogue permet de redécouvrir l’art d’un des plus grands peintres fauves, depuis ses années de formation au tournant du siècle, jusqu’à la Première Guerre mondiale.

Les auteurs
Corinne Currat est chargée de projet d’exposition à la Fondation de l’Hermitage à Lausanne.
Dominique Lobstein, auteur de nombreux ouvrages sur l’impressionnisme.
Jean-Pierre Manguin, petit-fils d’Henri Manguin, est spécialiste de l’oeuvre de l’artiste et participe activement à sa valorisation.

 


SAISON 2017

Tarifs et accès : ICI

Tintamarre ! Instruments de musique dans l’Art
24 mars – 2 juillet 2017

 

Bonnard jeune femme au pianoPIERRE BONNARD
Jeune femme au piano. 1891
Vers 1876. Paris musée d’Orsay.
Collection particulière
© Tous droits réservés © ADAGP Paris 2017

 

Au temps des impressionnistes, les peintres sont des témoins et acteurs privilégiés de l’avènement d’une nouvelle musique, moderne et libérée des anciennes conventions. Leurs œuvres illustrent l’apparition de nouveaux instruments, la place grandissante de la musique dans le quotidien et les relations entre peintres et musiciens.

 

 

 

 


Manguin, la volupté de la couleur
14 juillet – 5 novembre 2017

 

autreHENRI MANGUIN
L’amandier en fleurs
(détail) 1907.
Suisse, Collection particulière
© Tous droits réservés / Photo : Jacques Bétant © ADAGP Paris 2017

 

Les œuvres d’Henri Manguin expriment un bonheur de vivre et une sensualité qui lui valent d’être surnommé « le peintre voluptueux » par Apollinaire. Par ses harmonies chromatiques, cet ami d’Henri Matisse accompagne – et parfois précède – les audaces des peintres fauves avec lesquels il expose au Salon d’Automne de 1905..

 

 

 


SAISON 2016

Tarifs et accès : ICI

Caillebotte, peintre et jardinier
25 mars – 3 juillet 2016

 

caillebotte4-givernyGustave Caillebotte
Orchidées, 1893
Vers 1876. Paris musée d’Orsay.
Collection particulière
© Paris, Comité Caillebotte

 

Longtemps considéré comme un peintre amateur, collectionneur et mécène de ses amis, Gustave Caillebotte apparaît aujourd’hui comme l’une des figures majeures du groupe impressionniste. Célèbre pour ses compositions inspirées du Paris d’Haussmann, il a consacré une part importante de sa production à l’évocation des jardins.
Au musée des impressionnismes Giverny, une centaine d’œuvres, peintures et dessins, seront réunies pour évoquer cet aspect de son art.

Exposition organisée en collaboration avec le Museo Thyssen-Bornemisza de Madrid.

 

 

 

 


Sorolla, un peintre espagnol à Paris
14 juillet – 6 novembre 2016

 

Sorolla-giverny-2016-AJoaquín Sorolla
Instantané. Biarritz (détail), 1906
Madrid, Museo Sorolla, 776
© Madrid, Museo Sorolla

 

En 1906, le peintre espagnol Joaquín Sorolla est exposé pour la première fois à Paris, à la galerie Georges Petit, chez l’un des principaux promoteurs des impressionnistes. L’événement rencontre un vif succès et achève d’établir la réputation internationale de l’artiste. Le musée des impressionnismes Giverny présentera ainsi une centaine de peintures dont une cinquantaine d’esquisses : des paysages, des portraits et des scènes de plages, qui ont façonné la renommée de l’artiste.

Exposition organisée en collaboration avec la Kunsthalle der-Hypo Kulturstiftung de Munich et le Museo Sorolla de Madrid.

 

 

SAISON 2015

Tarifs et accès : ICI

Degas, un peintre impressionniste ?
27 mars – 19 juillet 2015

 

DEGAS-site-2015Edgar Degas
Ballet dit aussi l’Étoile (détail)
Vers 1876. Paris musée d’Orsay.
© Paris musée d’Orsay / Photo : P Schmidt

 

Edgar Degas fut l’une des principales figures du mouvement impressionniste et cependant, il entretient une relation complexe avec les autres artistes du groupe, ainsi qu’avec la peinture de plein air, pourtant caractéristique de l’impressionnisme. Il se distingua en se concentrant sur des motifs plus personnels, comme le corps en mouvement des danseuses, et en apportant une attention particulière aux éclairages artificiels.
L’exposition réunit 70 œuvres (peintures, pastels, dessins et sculptures) et s’articule autour de quatre grands axes : la formation classique de l’artiste, les expositions impressionnistes, la question du paysage, et ses relations avec les impressionnistes après 1890.
Degas impressionnistes certes, mais surtout avant-gardiste.

 

 

AADEGAS : LA PEINTURE ENTRE L’INSTANT ET LE MOUVEMENT

Comme Manet dont il partage le caractère de l’extraction sociale, Degas accomplit sa formation et forge son expérience artistique dans la solitude. Il rencontre Ingres à l’école des beaux-arts, avec lequel il apprend à tracer “des lignes d’après nature et de mémoire“.
Vers 1860, il visite sa famille à Naples et à Florence, et rencontre toute une bande d’hétéroclite de jeunes collègues de la Villa Médicis de Rome. C’est de cette période que date La Famille Belleli, une toile nettement inspirée de ses illustres prédécesseurs de la Renaissance – que Degas a longuement étudié et copié – et d’Ingres. Plus que d’un portrait, on peut parler d’une scène d’intérieur où les protagonistes sont unis entre eux par leurs attitudes et leurs regards, étudiés avec attention. Après ce séjour, il rencontre les peintres impressionnistes par l’entremise de Manet et du critique Duranty, au début des années 1860, et fréquente le Café Guerbois. participant activement aux expositions tout en se maintenant en marge du mouvement. Réaliste, par vocation, doté d’un esprit perçant, Degas se tourne, vers les mœurs, les coutumes sociales, faisant preuve d’une glande sensibilité quand il fixe sur la toile des moments de la vie contemporaine, faisant montre d’une remarquable aptitude à rendre compte de la psychologie des personnages. Il se caractérise par la hardiesse de ses cadrages et ses compositions en plongée et contre-plongée qui donnent de singulières déformations de perspectives, et un espace inspiré en partie par les estampes japonaises et la photographie. L’invention originale que sont ses rythmes linéaires exprime une immédiateté et une vérité hors de toute convention : des champs de courses aux cafés-concerts bondés, des danseuses aux modistes… Degas privilégie avant tout les danseuses, représentées alors qu’elles se déshabillent ou pendant leur échauffement, avec la volonté de figer un instant fugitif comme le ferait un photographe. Le côté inachevé du cadrage de ses tableaux transmet à l’observateur le dynamisme de la vie qui passe et qui ne se laisse pas enfermer dans les limites de la toile.

 

BBDans Chevaux de course devant les tribunes, le cavalier au centre pénètre avec énergie dans la scène avec son cheval, qu’il a du mal a maîtriser, et constitue une diagonale (partant du coin droit, en bas) par le jeu de l’enchevêtrement des pattes des chevaux, il rejoint le centre du tableau, au point de fuite, vers lequel converge également la barrière qui sépare le public du champ de courses. L’intérêt que Degas porte à la représentation de la vie contemporaine et au rendu du mouvement et de ses variations infinies se concentre, de 1870 à 1880, sur les scènes de la danse, qui sont souvent exécutées à l’huile ou au pastel. La première toile, La Classe de danse, représente des danseuses autour d’un vieux maître de ballet, Jules Perrot. Comme une photographie, le tableau saisit l’image d’un instant fugace. Le cadrage, caractérisé par une coupe diagonale que soulignent les lames du parquet en bois, est influencé par la photographie floue des débuts, que Degas reproduit par des touches légères : cela donne des résultats magistraux dans le rendu des tutus vaporeux. Il représente la nudité féminine, son autre thème de prédilection, sans aucune idéalisation ou sensualité, il fixe les gestes intimes et quotidiens comme la toilette. Son œil est un objectif indiscret qui s’immisce dans l’intimité de l’espace privé. Degas s’intéresse principalement à l’acte en train de s’accomplir et au rendu des valeurs chromatiques: aussi obtient-il, avec le pastel, des surfaces très fondues et floues qui lui permettent de définir les formes.

DDDDEGAS : LE PASTEL ET LA SCULPTURE
Degas ne se lassa pas d’expérimenter les différents moyens artistiques, il se consacra indifféremment à la peinture à l’huile, au pastel, à la sculpture et à la gravure. Sa dernière production représente même une série de monotypes de vallées et de prés, qui s’inspirent de paysages observés lors d’un voyage en Bourgogne. Les nus féminins à leur toilette et les danseuses prédominent dans ses sculptures, comme la célèbre Petite Danseuse de 14 ans, qui suscita un certain trouble. Le modèle en cire, présenté à l’exposition des impressionnistes de 1881, frappa ses contemporains par la recherche volontaire de la laideur. Elle ne sera fondue en bronze que plus tard… En effet, dans ses modèles féminins, repasseuses ou danseuses, Degas ne recherche pas un idéal de grâce ou de beauté, mais la complexité des expressions humaines et la variété des mimiques du visage, en droite ligne avec les études d’anthropologie menées au cours de cette période et l’intérêt que d’aucuns, artistes compris, portent à l’Art primitif. Les critiques et commentateurs contemporains avaient déjà noté comment les physionomies et les traits des visages des nombreuses danseuses figurées par Degas étaient altérés et déformés, au point de les qualifier parfois de bestiaux ou de simiesques. La Petite Danseuse de 14 ans est ainsi traitée de guenon et comparée à une sculpture aztèque, qui aurait sa place dans un musée zoologique plutôt que dans un musée d’art. Degas est en effet influencé, comme nombre de ses contemporains, par les théories en vogue qui comparent la physionomie humaine à la physionomie animale, et par les extraordinaires expositions ethnographiques de cette époque. En droite ligne avec cette recherche esthétique, Degas introduit, dans la sculpture, de surprenantes innovations techniques: au blanc marmoréen, qui aurait rappelé les Vénus classiques, il préfère l’association de matériaux composites (la cire pour le visage. le satin du ruban et le tulle du tutu), ouvrant ainsi la voie aux mélanges de matières expérimentés par l’avant-garde. Un des moyens privilégiés par Degas est le pastel, qu’il utilise, avec des variations permanentes, comme outil d’une recherche formelle constante, adapté pour exprimer une vision lyrique et presque fantastique, faite d’irisations et de pulsations de la couleur qui allègent les formes jusqu’à les faire vibrer « Ses pastels deviennent des feux d’artifice aux mille couleurs, où se dissout chaque détail de la forme en faveur d’une matière étincelante », écrit le critique John Rewald, en 1946, dans son Histoire de l’impressionnisme. Conséquence, peut-être, de la perte progressive de la vue, à partir du milieu des années 1880, sa réflexion sur la lumière et sa sensibilité chromatique s’affinent énormément, et la couleur tend à prévaloir sur les contours et les profils, jusqu’à dissoudre les formes. Des années 1890 jusqu’à sa mort, Degas reprend et retravaille les mêmes thèmes, qui deviennent alors de simples prétextes à de nouvelles recherches et à des approfondissements sur la lumière, par l’intermédiaire d’une technique toujours plus libre, dans la forme et la couleur.

CCCANALYSE DE L’ŒUVRE : L’ABSYNTHE (Edgar DEGAS, 1876, musée d’Orsay, Paris)

SUJET
Quand Degas décide de donner une portée artistique a une scène en référence à l’alcoolisme, dans le Paris de la seconde moitié du XIXe siècle, il recrée avec talent une situation analogue à celles décrites dans les œuvres littéraires de ses contemporains: Zola, Flaubert ou les frères Goncourt. L’artiste choisit la Nouvelle-Athènes, un café de la place Pigalle, où les impressionnistes se retrouvent le soir.

Là, assis devant la table en marbre, il peint deux amis dans le scenario pénible et désolant de l’incommunicabilité l’actrice Ellen Andrée, qui incarne la pauvre enfant qui noie son chagrin dans l’alcool, et, à ses cotes, l’artiste graveur Marcellin Desboutin, un homme inculte, aux yeux injectés de sang (séquelles de l’alcoolisme et de l’accoutumance à la drogue), deux témoins manifestes de la vie de bohème de l’époque.

COMPOSITION
La scène se déroule dans un bistrot parisien, meublé de banquettes en bois, de miroirs aux murs et de tables de bistrot de style Liberty.

Les deux clients sont au premier plan. L’homme fume la pipe, les coudes posés sur la table. Il a l’air pensif et attentif à ce qui se passe dans le bar.

Le regard de son amie, en revanche, est perdu dans le vide.

Le trait, sommaire, sans gradation de couleurs, contribue à exprimer leur souffrance inexpressive.

Les lignes en biais des tables de marbre blanc, anticipant les cadrages théâtraux des célèbres rideaux de scène de Degas, invitent l’observateur à l’intérieur du tableau, comme s’il était assis en face de deux interlocuteurs « absents ».

© Collection Le Figaro


 

Photographier les jardins de Claude Monet. Cinq regards contemporains.
31 juillet – 1er novembre 2015

MDIG-2015-Giverny-MonetElger Esser, Stephen Shore, Bernard Plossu,
Darren Almond, Henri Foucault
Avec cette exposition le musée des impressionnismes Giverny souhaite interroger notre vision du célèbre jardin de Claude Monet à Giverny, sous le regard de cinq photographes de renommée internationale. Loin des clichés stéréotypés, les oeuvres de Stephen Shore, Darren Almond, Bernard Plossu, Elger Esser et Henri Foucault invitent à une lecture contemporaine, plurielle, et résolument nouvelle, de ce haut lieu du tourisme qui fut pour le maître de l’impressionnisme le motif essentiel de sa peinture durant les vingt-cinq dernières années de sa vie. Claude Monet s’installa à Giverny en 1883. Il avait 43 ans. Sept ans plus tard, il acheta la maison et le jardin qu’il aménagea à son goût, et, quelques années plus tard, fit creuser un bassin aux nymphéas de l’autre côté de la route. « Il n’est pas besoin de savoir comment il fi t son jardin. Il est bien certain qu’il le fi t tel que son oeil le commanda
successivement, aux invitations de chaque journée, pour la satisfaction de ses appétits de couleurs » , écrivit son ami et biographe Georges Clemenceau.
De 1977 à 1982, l’Américain Stephen Shore, commandité par le Metropolitan Museum of Art de New York, photographia la résurrection du jardin de Monet. Ses tirages sont exposés pour la première fois en France. De 2010 à 2015, carte blanche a été donnée à Darren Almond, Henri Foucault, Elger Esser et Bernard Plossu qui se sont approprié le jardin du peintre. Ils ont arpenté, contemplé, étudié, de jour comme de nuit, en hiver, au printemps, en été ou en automne, la magie du lieu, ses beautés éphémères, sans cesse réinventées. Source d’inspiration, le jardin a représenté un espace d’expérimentation. Cette exposition off re au public des images qui interrogent la notion de paysage et de nature, leurs liens avec l’histoire de l’art et les tout débuts du médium photographique. Qu’elles soient subjectives, fi ctionnelles ou documentaires, elles se confrontent à l’expérience du temps, de la durée, de la mémoire. Des correspondances se créent entre le passé et le présent, évoquant l’idée d’un paradis perdu.

Commissariat :

Jeanne Fouchet-Nahas, commissaire d’expositions de photographies, assistée de Vanessa Lecomte, attachée de conservation au musée des impressionnismes Giverny

Henri Foucault
Vibrations – Giverny, 7 novembre 2012

Photogramme, 49,5 °— 38,5 cm
Collection de l’artiste
© Henri Foucault © Paris, ADAGP, 2015

Parcours de l’exposition
Présentée en cinq espaces distincts par artiste, l’exposition réunit quatre-vingt-dix oeuvres, de petits, moyens et très grands formats.

ELGER ESSER, LA NUIT POUR MÉMOIRE
En 2010, sur une proposition de Didier Mouchel,directeur du Pôle Image Haute-Normandie à Rouen,Elger Esser s’est rendu à Giverny et a réalisé plusieurs série intitulées Nocturnes à Giverny. Paysagiste inspiré par la peintureet la littérature du XIXe siècle et du début du XXe siècle,cet ancien élève de Bernd Becher a choisi la lenteur des nuitsde pleine lune et le crépuscule pour photographier« l’absence de Monet ». De mars à juillet 2010, il a installéses deux chambres photographiques dans le jardin d’eau et,par de longs temps de pose, a enregistré le passage de la lumière.Nocturnes à Giverny évoque par son titre à la fois le silencede la nuit et la musique romantique. La série Combray(Giverny I-V), nom donné au village d’Illiers par le narrateur d’À la recherche du temps perdu, convoque l’imaginaire. L’héliogravure, procédé contemporain de Monet, permet d’obtenir des tirages d’une très grande fi nesse dans les variations de gris. Imprimées aux couleurs de la nuit, ces images sont une métaphore de la mémoire et de l’absence.

STEPHEN SHORE, DOCUMENTER LE JARDIN DE MONE
Stephen Shore a séjourné à trois reprises à Giverny.La première fois en 1977, au tout début de la restaurationdu domaine, puis à l’automne 1981 et au printemps 1982.Grand coloriste, célèbre pour ses photographies de scènesde la vie ordinaire en rupture avec l’esthétique de la belle imageprônée jusque dans les années 1970, il a dû faire face« à la beauté intrinsèque du lieu et à un jardin de peintreque Monet a structuré dans l’intérêt de sa peinture». Avec une chambre 8×10 pouces, le photographe américain a enregistré avec une extrême précision et dans un style purement documentaire les diff érentes facettes du jardin dans sa renaissance. Par des plans rapprochés et des points de vue inédits, il livre des images dont la neutralité apparente permet d’imaginer ce jardin dans les années 1880, avant qu’il ne devienne le modèle privilégié du peintre.

Darren Almond
Fullmoon Impression, 2011

C-Print, 121 x 121 cm
Darren Almond, par l’intermédiaire de la galerie Max Hetzler, Berlin /
Matthew Marks Gallery, New York / Jay Jopling, White Cube, Londres
© Darren Almond, par l’intermédiaire de la galerie Max Hetzler, Berlin /
Matthew Marks Gallery, New York / Jay Jopling, White Cube, Londres

BERNARD PLOSSU, UN JARDIN INTIME
« C’est l’hiver. Personne. Pas une fl eur. Exactement ce dontje rêvais : découvrir l’ossature du jardin et pas son éclat ! »Photographe de l’entre-deux, des paysages intermédiaires,Bernard Plossu a réalisé sa première série photographiquede la maison et des jardins de Monet au cours de l’hiver 2010,à l’initiative du Frac Haute-Normandie. Il y est revenuau printemps 2011, invité par le musée des impressionnismesGiverny qui a exposé ses photographies l’année suivante.Guidé par son regard et sa sensibilité, Plossu opère dansl’instantané : une fl eur solitaire, une couleur, une feuille morte, une allée dérobée, un refl et. Revisitant l’esthétique pictorialiste du début du XXe siècle, le photographe restitue dans ses tirages au charbon Fresson, la présence/absence du peintre dans son jardin qu’il aimait tant, traduisant sur la toile la lumière et les ondulations, en touches infi nies, du bassin aux nymphéas, son chef-d’oeuvre.

DARREN ALMOND, COLORÉES PAR LA NUIT
En 2011 et 2012, l’Anglais Darren Almond a photographiéle jardin de Claude Monet les nuits de pleine lune(Fullmoon Impression) et à l’aube (Civil Dawn), ce momentmagique qui précède l’apparition de l’astre solaire à l’horizon.Douées d’une puissante aura poétique, ses imagessont fondées sur une expérience du temps et de la mémoire.Voyageur, explorateur, paysagiste, photographe et vidéaste,Darren Almond poursuit ses pèlerinages en terres d’artistes (de Joseph Mallord William Turner à John Constable, de Caspar David Friedrich à Paul Cézanne) qui l’ont amené, au détour d’une exposition monographique en Normandie, chez Claude Monet. Là, avec lenteur, et pour donner « plus de temps au paysage de s’exprimer », il a capté les couleurs étranges et délicates des fl eurs suspendues à la lumière de l’aube.

Un extrait du documentaire « L’Atelier Fresson »
de Thomas Goupille (Cinq26) sera projeté
dans les salles d’exposition.

HENRI FOUCAULT, INTERPRÉTER LA LUMIÈRE
Invité en 2011 par le musée des impressionnismes Giverny, le photographe, vidéaste et sculpteur Henri Foucault s’est livré,à partir d’un long travail documentaire, à une interprétation et une évocation du jardin d’eau de Monet. Henri Foucault a recueilli, auprès des jardiniers de la propriété, des plantes et des feuilles, dont il a réalisé une série de photogrammes qu’il a intitulée Vibrations. Ces empreintes de l’ombre et de la lumière, dont le procédé remonte aux premiers temps de la photographie, relèvent, selon l’auteur, de l’ordre de la révélation. Puis, sur de grandes feuilles de papier photographique, il a imaginé des formes, inspirées de ses dessins et photogrammes, qu’il a recouvertes de milliers de cristaux Swarovski. Intitulée Green Light, l’œuvre formée de seize panneaux lumineux n’est ni une sculpture ni une photographie, à l’instar de Deep Blue, dont les scintillements ondulatoires traduisent les sensations d’un autre temps, celui de la perception.

Darren Almond
Civil Dawn@Giverny Winter 2, 2012

C-Print, 155 °— 121 cm
Darren Almond, par l’intermédiaire de la galerie Max Hetzler, Berlin /
Matthew Marks Gallery, New York / Jay Jopling, White Cube, Londres
© Darren Almond, par l’intermédiaire de la galerie Max Hetzler, Berlin /
Matthew Marks Gallery, New York / Jay Jopling, White Cube, Londres

Elger Esser, Stephen Shore, Bernard Plossu, Darren Almond, Henri Foucault
Biographie des photographes

Darren Almond (Britannique, né le 30 octobre 1971 à Wigan)
Né en 1971 à Wigan, en Angleterre, Darren Almond vit et travaille à Londres. Il pratique indistinctement la vidéo, la photographie, la sculpture et l’installation. Il obtient, en 1993, son Bachelor of Fine Arts à la Winchester School of Art. Les années 2000 marquent les débuts d’une errance exploratoire, et l’artiste développe le projet Fullmoon@. Les photographies sont prises par des nuits de pleine lune. En 2005, il est nominé pour le Turner Prize. En 2007, il réalise une série intitulée Night + Fog où il se confronte aux paysages dévastés et enneigés des plaines de Sibérie septentrionale. En 2011 et 2012, il photographie les jardins de Monet à Giverny et entreprend la série Civil Dawn@Giverny.

Elger Esser (Allemand, né le 11 mai 1967 à Stuttgart)
Né à Stuttgart en 1967 d’une mère française et d’un père allemand, Elger Esser passe son enfance à Rome. En 1986, il s’installe à Düsseldorf et, de 1991 à 1997, il étudie la photographie à la Kunstakademie de Düsseldorf auprès de Bernd Becher, fondateur de l’École de photographie de Düsseldorf. Depuis 1996, il se passionne pour les « lieux archaïques au milieu de nulle part » et se rend régulièrement en Europe, pour entreprendre de grands paysages et des ventes photographiques. De 2006 à 2009, il enseigne la photographie à la Staatliche Hoschschule für Gestaltung de Karlsruhe et, en 2008, il est professeur invité à la Folkwang Universität d’Essen. L’année suivante, une rétrospective lui est consacrée au Kunstmuseum de Stuttgart.
En 2010, Esser obtient le Rhine Art Prize, et, répondant à l’invitation du Pôle Image Haute-Normandie, il consacre un cycle intitulé Nocturnes à Giverny.

Henri Foucault (Français, né le 3 juin 1954 à Versailles)
Sculpteur, photographe et vidéaste, Henri Foucault a étudié la sculpture à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris dont il sort diplômé en 1981. Fasciné par le cinéma muet, il réalise ses premiers photogrammes en 1991, avec la série Photogramme-Inox. Henri Foucault s’attache à la représentation du corps dans sa dimension sculpturale. En 2000, puis en 2002, il entreprend les séries Sosein et Satori qui interrogent les notions de l’absence/présence, du négatif/ positif. En 2008, il bénéficie d’une rétrospective à la Monnaie de Paris. Quatre ans plus tard, à l’initiative du musée des impressionnismes Giverny, il réalise une série de photogrammes de plantes, intitulée Vibrations, et entreprend des oeuvres de grande dimension, Deep Blue et Green Light, qui combinent des photogrammes revisités et le scintillement de milliers de cristaux Swarovski. Depuis 1995, il enseigne à l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Paris.

Elger Esser
Combray (Giverny V),
France (Haute-Normandie, 27 Eure), 2010

Héliogravure sur papier fait main, 117 °— 133 °— 6 cm
Collection particulière
© Elger Esser 2010 © Paris, ADAGP, 2015

Bernard Plossu (Français, né le 26 février 1945 à Dalat, au Viêtnam)
Bernard Plossu passe son enfance et son adolescence à Paris, où il fréquente assidûment la Cinémathèque. À 13 ans, son père lui fait découvrir le Sahara, et il réalise au Brownie Flash ses premières photographies. En 1965, il part au Mexique à la rencontre des Lacandons au Chiapas, puis traverse
la Californie et prend les portraits de ses amis de la communauté beatnik américaine. En 1967, Plossu fait la connaissance, à Savigny-sur-Orge, des Fresson. En 1970, il voyage en Inde, puis en Afrique, en 1975 et 1977. Il délaisse le grand angle au profit d’un objectif 50 mm. De 1977 à 1985, il choisit le Nouveau-Mexique comme lieu de résidence. En 1979, Le Voyage mexicain, préfacé par Denis Roche, est publié aux éditions Contrejour à Paris. Il revient définitivement en Europe en 1985. En 1988, il obtient le Grand Prix National de la Photographie et bénéficie d’une bourse de la villa Médicis hors les murs et d’une rétrospective au musée national d’Art moderne de Paris. En 2012, le musée des impressionnismes Giverny expose ses photographies de la maison et des jardins de Monet réalisées en 2010 et 2011.

Stephen Shore (Américain, né le 8 octobre 1947 à New York)
Très jeune Stephen Shore découvre la photographie grâce à l’ouvrage American Photographs de Walker Evans qui l’influencera durablement. À 14 ans, il prend contact avec Edward Steichen, directeur du département de la photographie du Museum of Modern Art de New York, qui lui achète trois tirages. Puis, il côtoie Andy Warhol et les Velvet Underground à la Factory pendant près de trois ans. En 1969, il commence plusieurs séries photographiques en
noir et blanc à caractère conceptuel. En 1971, il est le premier photographe à se voir consacrer de son vivant une exposition personnelle au Metropolitan Museum of Art de New York. Il entreprend un périple à travers les États-Unis qui donne lieu aux journaux visuels American Surfaces (1972-1973) et Uncommon Places (1973-1981). En 1973, il abandonne le Rollei 35 mm pour la chambre photographique 4×5 pouces, puis 8×10 pouces. En 1977, le Metropolitan Museum of Art le charge de photographier la restauration des jardins de Claude Monet à Giverny. Depuis 1982, il dirige le département de la photographie au Bard College, dans l’État de New York. En 2014, Phaidon publie From Galilee to the Negev, ouvrage consacré à son

Stephen Shore
Giverny, France,
1977

Épreuve chromogénique couleur, 91,5 °— 115 cm
Par l’intermédiaire de l’artiste et de la 303 Gallery, New York
© Stephen Shore, par l’intermédiaire
de la 303 Gallery, New York

catalogue de l’exposition
Photographier
les jardins de Monet.
Cinq regards contemporains
L’exposition sera accompagnée d’un catalogue bilingue
(français et anglais), dans lequel les oeuvres exposées
seront reproduites en pleine page. Cet ouvrage
sera largement distribué en France et à l’étranger.

Sommaire du catalogue :

• Préface de Sébastien Lecornu, président du musée
des impressionnismes Giverny, de Guy Cogeval, vice-président
du musée des impressionnismes Giverny, et de Frédéric Frank,
directeur général du musée des impressionnismes Giverny.
• Introduction de Marina Ferretti Bocquillon,
directeur scientifi que du musée des impressionnismes Giverny
• Essai de Jeanne Fouchet-Nahas,
commissaire de l’exposition : « Photographier
les jardins de Monet. Cinq regards contemporains »
• Portfolio des oeuvres exposées
• Biographies des photographes (Stephen Shore,
Elger Esser, Darren Almond, Bernard Plossu, Henri Foucault)
par Vanessa Lecomte, attachée de conservation
au musée des impressionnismes Giverny
• Glossaire technique par Vanessa Lecomte

Catalogue

Édition : bilingue français/anglais
Coédition : le musée des impressionnismes Giverny
et Filigranes Éditions
Publication : juillet 2015
Format : 24 °— 29 cm, relié cartonné
Nombre de pages : 112 pages
90 photographies couleurs et noir et blanc
ISBN : 978-2-35046-357-5
Prix : 29 euros

Marina Ferretti Bocquillon
Marina Ferretti Bocquillon est directeur scientifique du musée
des impressionnismes Giverny. Elle a assuré le commissariat
d’importantes expositions, notamment « Signac »
(Paris, Grand Palais, Amsterdam, Van Gogh Museum et New York,
Metropolitan Museum of Art, 2001), « Le Néoimpressionnisme.
De Seurat à Paul Klee » (Paris, musée d’Orsay, 2005),
« Le Jardin de Monet à Giverny » (Giverny, musée des
impressionnismes, 2009), « Bonnard en Normandie » (Giverny,
musée des impressionnismes, 2011), « Signac, les couleurs de l’eau »
(Giverny, musée des impressionnismes et Montpellier,
Musée Fabre, 2013) et « Degas, un peintre impressionniste ? »
(Giverny, musée des impressionnismes, 2015). Elle est l’auteur
de plusieurs essais et ouvrages consacrés à l’impressionnisme,
parmi lesquels L’Impressionnisme (collection « Que sais-je ? »,
Paris, PUF, 2004).

Jeanne Fouchet-Nahas
Rédactrice en chef adjointe des Hors-Séries de Connaissance
des Arts, Jeanne Fouchet-Nahas a également été rédactrice
en chef adjointe de Connaissance des Arts Photo de 2004
à 2013. Elle a été co-commissaire de l’exposition itinérante
« Isabelle Huppert, La Femme aux portraits », réunissant
les photographies de 70 photographes de renom, de Lartigue
à Nan Golding, de Cartier-Bresson à Sugimoto… (New York,
PS1, 2005 ; Paris, Couvent des Cordeliers, Berlin, Galerie C/O
et Tokyo, Metropolitan Museum of Photography, 2006 ;
La Haye, Gemeentemuseum, 2007 ; Moscou, le Manège, 2008 ;
Beijing, UCCA, 2009 ; Séoul, The Museum of Photography, 2011).
Auparavant, elle a dirigé le magazine Paris Photo (1999-2003).
Elle a en outre collaboré à la Lettre internationale, revue
intellectuelle publiée dans dix pays européens de 1984 à 2002.
Jeanne Fouchet-Nahas a publié des articles sur la photographie
et a contribué à la rédaction de Transitions (Éditions Xavier
Barral / Rencontres d’Arles, 2013). Elle a participé à plusieurs
conférences sur la photographie notamment aux Rencontres
d’Arles, Christie’s Education ou l’Institut français de New York.

Vanessa Lecomte
Vanessa Lecomte est attachée de conservation au musée
des impressionnismes Giverny où elle a été
co-commissaire des expositions « Maurice Denis, L’Éternel
Printemps » et « Monet intime. Photographies de Bernard
Plossu » en 2012. En 2008, elle a été commissaire de l’exposition
« Portrait of a Lady » (Giverny, Musée d’Art Américain ;
Bordeaux, musée des Beaux-Arts, 2008-2009).
Elle a par ailleurs contribué à plusieurs expositions du musée
des impressionnismes Giverny, notamment
« Le Jardin de Monet à Giverny : l’invention d’un paysage » (2009),
« Joan Mitchell, peintures » (2009), « L’Impressionnisme au fil
de la Seine » (2010), « Maximilien Luce, néo-impressionniste.
Rétrospective » (2010), « Bonnard en Normandie » (2011),
et « Hiramatsu Reiji, le bassin aux nymphéas. Hommage
à Monet » (2013).

Elger Esser
Giverny VIII,
France 2010

C-Print, AluDibond, Forex, 123 °— 184 °— 4 cm
Collection particulière
© Elger Esser 2010 © Paris, ADAGP, 2015

 


 

SAISON 2014

Tarifs et accès : ICI

L’Impressionnisme et les Américains
28 mars – 29 juin 2014

 

Image-13John Singer Sargent
Lady Agnew de Lochnaw (1865-1932), 1892 (détail)
Édimbourg, Scottish National Gallery, NG 1656
© National Galleries of Scotland / Photo : A. Reeve

 

L’exposition rassemble plus de 60 tableaux peints en Europe et aux États-Unis entre les années 1880 et 1900. Elle débute avec des œuvres majeures peintes par les grandes figures d’expatriés que sont Mary Cassatt, John Singer Sargent et James A.M. Whistler. Il s’agit de mettre en évidence le rôle que ces Américains ont joué dans l’exploration des harmonies de couleurs claires et des compositions inédites élaborées au contact des impressionnistes français, tels Claude Monet et Edgar Degas. Parfois, l’assimilation des nouvelles techniques est plus progressive, comme le montrent Theodore Robinson et Childe Hassam à travers leurs vues de la campagne (Giverny) et des grandes villes (Paris, Boston, Chicago). Enfin, l’exposition présentera un ensemble d’artistes qui, à l’image de William Merritt Chase, ont su séduire le marché américain en adaptant les idées impressionnistes aux sujets américains : des rivages rugueux de la côte atlantique aux jardins publics new-yorkais, en passant par l’image de la femme américaine. De cette apparente diversité se dégage un courant impressionniste américain distinct, dont l’originalité pourrait se résumer ainsi : une nouvelle lumière pour un nouveau public.

Cette exposition est organisée par le musée des impressionnismes Giverny et la Terra Foundation for American Art, en collaboration avec la National Galleries of Scotland et le Museo Thyssen-Bornemisza. Avec le soutien généreux de la Terra Foundation for American Art.


Image-18Bruxelles, une capitale impressionniste
11 juillet – 2 novembre 2014

Emile Claus
La Levée des nasses, 1893 (détail)
© Bruxelles, musée d’Ixelles

 

Terreau fertile de modernité, plaque tournante des avant-gardes européennes, la Belgique s’est distinguée avec éclat pour son effervescence culturelle au tournant des XIX  et XX  siècles. Tout en s’imprégnant des courants novateurs développés dans les principaux foyers artistiques européens – réalisme, naturalisme, impressionnisme, néo-impressionnisme, symbolisme –, les artistes belges ont livré une production artistique singulière occupant, aujourd’hui encore, une place de choix dans l’histoire de l’art à l’échelle internationale. L’exposition invite à découvrir cette période de foisonnement intense, animée notamment à Bruxelles par les cercles d’avant-garde des XIX et XX siècles et de la Libre Esthétique, et révèle les grandes mouvances de l’art belge : du réalisme au post-impressionnisme au gré d’un cheminement pictural dévoilant sa propension particulière à sublimer le réel et la lumière.

Cette exposition est organisée en collaboration avec le Musée d’Ixelles, Bruxelles.


Image-20Autour de Claude Monet
28 mars – 2 novembre 2014

Maurice Denis
Soleil blanc sur les blés, vers 1914
Huile sur toile, 29 × 34cm
Giverny, musée des impressionnismes, don de Claire Denis,
MDIG D 2012.6
© Giverny, musée des impressionnismes
photo : Thierry Leroy

 

Le musée des impressionnismes présente, en marge de ses expositions, un accrochage centré autour de quelques tableaux de Claude Monet. L’esquisse de la collection du musée, associée à de généreux prêts d’œuvres, permet de mieux comprendre l’histoire de l’impressionnisme et du postimpressionnisme, et de montrer quels en ont été les développements en France et dans le monde. Sans oublier que ces mouvements artistiques, nés au cours d’une des périodes les plus riches de l’histoire de l’art français, restent une source d’inspiration pour de nombreux artistes aujourd’hui. Dans cette salle « Autour de Monet », les œuvres présentées pourront évoluer chaque année selon les prêts, mais le thème de l’accrochage restera inchangé. Ainsi, à chaque saison, les visiteurs auront le plaisir d’admirer, en plus de nos expositions temporaires, des œuvres sur ce thème impressionniste.

 


L’Impressionnisme et les Américains

Pour son cinquième anniversaire, le musée des impressionnismes Giverny, fidèle à ses missions, continue à dévoiler l’influence de l’impressionnisme à travers le monde. Pour le début de sa saison 2014, il s’associe à la Terra Foundation for American Art pour une exposition consacrée à l’art américain entre 1880 et 1900. Conçue en collaboration avec les National Galleries of Scotland (Édimbourg) et le Museo Thyssen-Bornemisza (Madrid), L’Impressionnisme et les Américains propose une exploration inédite de la pratique de l’impressionnisme chez les peintres américains des deux côtés de l’Atlantique. Du 28 mars au 29 juin 2014, à Giverny, pas moins de quatre-vingts oeuvres illustrent cette initiative originale. Parmi les peintures majeures des expatriés, certaines de Mary Cassatt, John Singer Sargent et James McNeill Whistler témoignent du rôle des artistes américains dans l’histoire de l’impressionnisme, tandis que d’autres exécutées à Giverny ou à Paris par Theodore Robinson et Childe Hassam révèlent une assimilation plus progressive des nouvelles techniques. Soigneusement sélectionnés, des tableaux de Claude Monet, Camille Pissarro et Edgar Degas attestent quant à eux
de moments d’échanges particuliers avec leurs homologues américains. L’exposition englobe également l’arrivée d mouvement outre-Atlantique : les oeuvres de William Meritt Chase, Edmund Tarbell, John Henry Twachtman et Frank Benson en offrent une vision originale à un nouveau public. Dès 1879, cinq ans seulement après la première exposition du groupe des impressionnistes, Cassatt expose avec ses représentants ; Sargent travaillent également à leurs côtés. Tous deux contribuent alors à définir les tendances de l’avantgarde. En revanche, des artistes américains plus jeunes découvrent l’impressionnisme à travers les toiles qu’ils peuvent admirer à Paris et, un peu plus tard, à Boston et à New York. Ce n’est qu’après 1890 que les peintres basés aux États-Unis commencent à appliquer les idées impressionnistes pour représenter des sujets clairement américains. Ils s’approprient certains aspects de l’impressionnisme – couleurs vives, touche fragmentée, sujets modernes – et en inventent d’autres en adaptant leurs styles respectifs au public des États-Unis. Cassatt, Sargent et Whistler, mais aussi d’autres artistes moins connus du public européen, comme William Merritt Chase, Childe Hassam, Edmund Tarbell ou John Henry Twachtman, ont passé de nombreuses années à enrichir leur travail, à l’occasion de voyages. Cosmopolites,
ils cherchaient l’inspiration et la reconnaissance aussi bien dans leur pays natal qu’à l’étranger.

Trois étapes en Europe

  • Musée des impressionnismes Giverny « L’Impressionnisme et les Américains » du 28 mars au 29 juin 2014
  • National Galleries of Scotland « American Impressionism: A New Vision, 1880-1900 » du 19 juillet au 19 octobre 2014
  • Museo Thyssen-Bornemisza « Impresionismo Americano » du 4 novembre 2014 au 1er février 2015

Cette exposition est organisée par le musée des impressionnismes Giverny et la Terra Foundation for American Art, en collaboration avec les National Galleries of Scotland et le Museo Thyssen-Bornemisza. Avec le soutien généreux de la Terra Foundation for American Art.

Sous le patronage de Madame Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication, et de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique.

La Caisse d’Épargne Normandie est mécène de l’exposition.


En Europe
(1880-1890)

« Miss Mary Cassatt, elle, n’est pas allée à la mode, au genre applaudi, au succès, puisqu’elle est allée aux impressionnistes décriés. Une similitude de vision fut la cause de ce choix, et cette vision s’est agrandie, s’est faite de plus en plus attentive, la femme volontaire a vraiment appris à peindre. » Gustave Geffroy, La Vie Artistique, 3e série, Paris, Dentu, 1894, p. 277-278

Mary Cassatt et John Singer Sargent :
un impressionnisme cosmopolite

Seule artiste américaine à avoir exposé à Paris avec les impressionnistes, Mary Cassatt occupe une place de choix dans l’exposition. En 1886, Jeune fille à la fenêtre et Enfants sur la plage font partie des oeuvres présentées lors de la dernière exposition du groupe. Cassatt est l’amie d’Edgar Degas et de Camille Pissarro, à qui elle a acheté Femme au fichu vert. Loin de se contenter de collectionner des tableaux pour son propre compte, elle joue un grand rôle dans la promotion de l’impressionnisme français auprès des collectionneurs américains. John Singer Sargent est la deuxième figure majeure de l’exposition. Expatrié lui aussi, il expérimente les techniques impressionnistes pendant les années qu’il passe en France et en Grande-Bretagne. Malgré leur facture audacieuse et leurs sujets urbains modernes, Le Jardin du Luxembourg au crépuscule et Une jeune mendiante parisienne sont encore à la marge de l’impressionnisme : ce n’est que plusieurs années plus tard que l’artiste éclaircit sa palette et opte pour des compositions plus spontanées, peintes en plein air. Cette évolution découle de son amitié avec Claude Monet, dont il fait le portrait lors d’une visite à Giverny en 1885 : Claude Monet peignant à l’orée d’un bois (1885) représente le maître français travaillant à une toile qui a été identifiée – il s’agit de Prairie aux meules de foin près de Giverny, l’un des premiers tableaux de la série des Meules.

Giverny et Paris

En 1887, un groupe de jeunes peintres venus des États-Unis et du Canada s’installe à Giverny. Inspiré par Monet et par la lumière changeante de ce village de Normandie, Theodore Robinson, pour les paysages qu’il peint en plein air, adopte peu à peu la touche spontanée et la palette de couleurs vives propres aux impressionnistes. Ami de Monet, il voit souvent des tableaux du maître dans sa maison de Giverny. Au cours de ses années givernoises qu’il passe dans le même village, entre 1887 et 1891, John Leslie Breck apprend également au contact de Monet. Dans sa série d’esquisses de meules de foin directement inspirées de celles du peintre français, il s’exerce à saisir les fluctuations de la lumière. Quant à Childe Hassam, il découvre l’impressionnisme lors du séjour qu’il fait à Paris entre 1886 et 1889. C’est avec des tableaux comme Le Jour du Grand Prix, peint pour le Salon de 1888, qu’il commence à expérimenter des couleurs plus vives et des sujets plus modernes.


Aux États-Unis
(1890-1900)

« …il est intéressant d’observer à quel point l’impressionnisme est perceptible, à Paris, à Londres et à New York, parmi les jeunes artistes et comme tout miroite d’un éclat prismatique – dans les ciels et les mers d’opale, dans les paysages chatoyants où apparaissent d’étranges moissons délicatement colorées, et dans les portraits encore plus singuliers… »

W.H.W., What is Impressionism ?, Art Amateur 27, novembre 1892, p. 140.

Le retour aux États-Unis :
la recherche de sujetsaméricains

Au début des années 1890, les couleurs prismatiques, la touche fragmentée et les ombres mauves s’imposent dans les expositions organisées à New York, Philadelphie et Boston, et les critiques américains entreprennent d’expliquer le nouveau style. Les artistes rentrés aux États-Unis après avoir étudié en Europe pendant des années cherchent à adapter l’impressionnisme à leur nouveau public en choisissant des sujets de leur pays natal, surtout parmi ceux qui leur sont familiers. En 1887-1888, William Merritt Chase abandonne sa palette sombre pour créer une série de scènes de jardins publics aux couleurs vives. Dans les années 1890, pendant les étés qu’il passe sur la côte de Long Island, il poursuit dans cette voie en travaillant en plein air : ses tableaux lumineux représentent des femmes et des enfants occupés à leurs loisirs. Childe Hassam, Theodore Robinson et Dennis Miller Bunker, peignent quant à eux New York, les villages de Nouvelle- Angleterre et la côte du Maine avec des couleurs éclatantes et une facture libre. Comme les impressionnistes français, ils s’intéressent surtout à traduire la fugacité.

Robes blanches sous le soleil d’été

À la fin du xixe siècle, pendant le Gilded Age (l’âge d’or américain), les femmes et les enfants sont souvent vêtus de blanc en signe de pureté et d’innocence. Le blanc lumineux attire notamment Cecilia Beaux et John Singer Sargent. Ces grands pans de tissu sont alors un objet d’exploration artistique. Edmund Tarbell et Frank Benson accentuent la luminosité des robes blanches en faisant poser leurs modèles sous un éclatant soleil d’été. Lorsque Tarbell présente Au verger à l’Exposition universelle de 1893, organisée à Chicago, sa toile est applaudie pour l’« américanité » qui y est perçue. Quant aux femmes et aux jeunes filles rayonnantes de santé peintes en plein air par Benson, elles incarnent un nouvel idéal, celui de la femme du XXe siècle.

Un impressionnisme « whistlérien »

Même s’il passe la plus grande partie de sa vie en Europe – comme Sargent – James McNeill Whistler conserve la citoyenneté américaine. Avec ses tableaux insolites et éthérés, qui portent des titres comme Harmonies ou Nocturnes, il crée un style nouveau. À la fin des années 1860 et au début des années 1870, alors qu’il travaille à Londres, il peint des nocturnes monochromes d’une facture extrêmement lisse et mince. Bien qu’antérieurs à l’impressionnisme, des tableaux comme Nocturne en bleu et argent – Chelsea (1871) ont influencé d’innombrables peintres britanniques, français et américains. En 1886, lorsque John Henry Twachtman s’installe à la campagne, dans le Connecticut, il puise l’inspiration chez Whistler et dans les paysages de neige des impressionnistes. Il développe ainsi son propre style : la blancheur de la neige lui permet d’associer la perception à l’émotion et de produire des toiles mystiques qui sont autant de reflets de sa vie intérieure.

États-Unis

  • Atlanta, Georgia, High Museum of Art
  • Boston, Massachussetts, Museum of Fine Arts
  • Brooklyn, New York, Brooklyn Museum
  • Chicago, Illinois, Terra Foundation for American Art
  • Hartford, Connecticut, Wadsworth Atheneum Museum of Art
  • Indianapolis, Indiana, Indianapolis Museum of Art
  • Milwaukee, Wisconsin, Milwaukee Art Museum
  • Minneapolis, Minnesota, Minneapolis Institute of Arts
  • New Britain, Connecticut, New Britain Museum of American Art
  • New York, New York, The Metropolitan Museum of Art
  • Northampton, Massachusetts, Smith College Museum of Art
  • Philadelphia, Pennsylvania, Philadelphia Museum of Art
  • Philadelphia, Pennsylvania, Pennsylvania Academy of the Fine Arts
  • Providence, Museum of Art, Rhode Island School of Design
  • Rochester, New York, Memorial Art Gallery, University of Rochester
  • Toledo, Ohio, Toledo Museum of Art
  • Tulsa, Oklahoma, Gilcrease Museum
  • Washington, Corcoran Gallery of Art
  • Washington, House Collection Dumbarton Oaks
  • Washington, National Gallery of Art
  • Washington, Smithsonian American Art Museum
  • Water Mill, New York, Parrish Art Museum
  • Waterville, Maine, Colby College Museum of Art

EUROPE

Espagne

  • Bilbao, Museo de Bellas Artes
  • Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza
  • Madrid, Collection Carmen Thyssen-Bornemisza

France

  • Montpellier, musée Fabre
  • Paris, musée d’Orsay
  • Paris, Petit Palais, musée des Beaux Arts de la ville de Paris

Royaume-Uni

  • Édimbourg, National Galleries of Scotland
  • Londres, Tate

 

L’Impressionnisme et les Américains

 

 Ouvrage co-édité par le musée des impressionnismes Giverny, les National Galleries of Scotland, le Museo Thyssen-Bornemisza, et les Éditions Hazan, en partenariat avec la Terra Foundation for American Art. Le catalogue illustre plus de quatre-vingts tableaux de grands peintres américains, notamment de Mary Cassatt, John Singer Sargent, James McNeill Whistler, Childe Hassam, William Merritt Chase, Edmund Tarbell et John Henry Twachtman. Qu’elles représentent des jardins publics, des paysages ruraux ou des femmes vêtues de blanc, beaucoup de ces oeuvres seront une découverte pour le public européen. Les textes de Richard Brettell, de Frances Fowle et de Katherine Bourguignon situent l’exposition dans son contexte. Dans son introduction provocatrice, Richard Brettell aborde la question de l’identité nationale en s’interrogeant sur les expressions d’« impressionnisme français » et d’« impressionnisme américain ». Frances Fowle propose quant à elle une intéressante étude sur les débuts de l’impressionnisme américain en Europe, analysant la relation des différents artistes américains avec les techniques et les idées impressionnistes entre 1880 et le début des années 1890. Enfin, Katherine Bourguignon s’intéresse plus particulièrement à la situation des États-Unis après 1890 en examinant les diverses solutions trouvées par les peintres américains pour s’approprier l’impressionnisme et l’adapter à des sujets de leur pays natal. Le catalogue est publié en trois langues (française, anglaise et espagnole). Il est édité par Hazan qui assure sa distribution en France ; au Royaume-Uni et aux États-Unis, il est distribué par Yale University Press.

Katherine Bourguignon
est conservatrice à la Terra Foundation for American Art Europe. Titulaire d’un doctorat en histoire de l’art de l’Université de Pennsylvanie, elle est spécialiste de l’art français et de l’art américain de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle. Depuis 2007, elle a organisé des expositions à Giverny, à San Diego et à Tokyo sur la colonie internationale d’artistes de Giverny. Ces dernières années, elle a participé à l’organisation d’expositions consacrées à des artistes américains avec la National Gallery de Londres : George Bellows en 2011 et Frederic Edwin Church en 2013.

Richard Brettell
est professeur et président de la faculté d’esthétique et d’histoire de l’art à l’Université du Texas à Dallas. Spécialiste reconnu de la peinture française au xixe siècle, il a publié de nombreux ouvrages sur l’impressionnisme. En 1999, il a contribué à la création du FRAME (French Regional American Museum Exchange), un réseau de collaboration entre musées américains et français. En 2001, il a organisé une exposition majeure intitulée Impression, Painting Quickly in France (Impressions, peindre dans l’instant : les impressionnistes en France) à la National Gallery de Londres, au Van Gogh Museum d’Amsterdam et au Clark Art Institute de Williamstown (Massachusetts). Ces dernières années, il a collaboré à de nombreux catalogues, notamment dans Pissarro (Museo Thyssen-Bornemisza 2013), Édouard Vuillard, a Painter and his Muses, 1890-1940 (Stephen Brown, Yale 2012) et Chefs-d’oeuvre de la peinture francaise du Sterling and Francine Clark Art Institute : de l’école de Barbizon à l’impressionnisme (Skira Rizzoli, 2011).

Frances Fowle
est conservatrice en chef du département de la peinture française à la Scottish National Galleries (National Galleries of Scotland) et maître de conférences en histoire de l’art à l’Université d’Édimbourg. Titulaire d’un doctorat de l’Université d’Édimbourg, elle est spécialiste de l’impressionnisme français et de la peinture de paysage européenne. Elle a organisé des expositions consacrées à l’impressionnisme et au symbolisme et écrit de nombreux articles scientifiques pour des catalogues d’exposition. Ces dernières années, elle a notamment coécrit Peploe (Yale U.P. 2012), un ouvrage sur Samuel John Peploe, post-impressionniste écossais, Le paysage symboliste en Europe 1880-1910 : de Van Gogh à Kandinsky (Thames & Hudson 2012) et Monet and French Landscape : Vétheuil and Normandy (NGS publications, Édimbourg 2006).


Questions à la commissaire de l’exposition Katherine Bourguignon,

conservatrice à la Terra Foundation for American Art

 

- Quelles ont été les motivations de Mary Cassatt pour exposer avec les impressionnistes ? De quelles manières, a t-elle promu le courant pictural français auprès des collectionneurs américains ?
En voyage à Rome, Cassatt ne visite pas la première exposition impressionniste qui se tient à Paris en 1874. À cette époque, elle expose au Salon tout en s’intéressant aux expositions indépendantes, et voue une admiration à l’oeuvre d’Edgar Degas. C’est lui qui en 1877 invite Cassatt à participer à la cinquième exposition du groupe en 1879. Dès lors, comme les impressionnistes, elle ne participe plus au Salon et soutient de plus en plus les artistes d’avant-garde. Pendant toute sa carrière, Cassatt encourage ses amis et sa famille à acheter des tableaux impressionnistes. En 1877, elle conseille à Louisine Havemeyer l’acquisition de son premier tableau de Degas. Havemeyer comptera ainsi dans sa collection soixante-cinq tableaux et pastels de Degas. Les motivations de Cassatt sont multiples. Elle cherche à aider ses amis peintres mais aussi à enrichir les collections et les musées aux États-Unis. Elle veut permettre aux américains de connaître le meilleur de l’art européen – les chefs-d’oeuvre des maîtres anciens ainsi que ceux des impressionnistes.

- Quelle était la notoriété de l’impressionnisme français outre-Atlantique au cours des années 1880 ?
Au début des années 1880, l’impressionnisme français est présenté par la presse américaine de manière caricaturale. Les journalistes, qui n’ont pas vu beaucoup de tableaux impressionnistes sur le sol américain, restent perplexes devant le phénomène. C’est pourquoi ils associent le mouvement avec des artistes tels que Corot, Manet, Whistler ou Homer. Au cours des années 1880, de plus en plus d’expositions sont consacrées à l’impressionnisme français aux États-Unis et la critique se divise : certains continuent à dénoncer ce nouveau style mais ceux qui cherchent à le comprendre sont de plus en plus nombreux.

- Certains artistes ont établi leur « résidence » à Giverny. Comment expliquer ce choix ?
Les artistes qui se rendent à Giverny sont à la recherche d’un lieu de villégiature proche de Paris, où ils peuvent peindre en plein air. Les colonies comme Barbizon ou Grez-sur-Loing accueillent en 1887 beaucoup d’artistes contrairement à Giverny. Un premier groupe s’installe dans des maisons du village et fait la connaissance de Monet. Ils commencent à peindre les alentours. Très vite cependant, Giverny attire de nouveaux peintres et le petit village devient une véritable colonie au début des années 1890. Monet se retire chez lui face à cette invasion de jeunes gens venus du monde entier.

- John Singer Sargent a réalisé, une partie de sa carrière en Europe. A quelle époque était-ce ? Pourquoi cet exil et combien d’années a t-il duré ?
John Singer Sargent est né à Florence de parents américains. Il passe toute sa vie en Europe et effectue à l’âge de 20 ans son premier voyage aux États-Unis en 1876. Il ne retournera en Amérique qu’à l’occasion de courts séjours pendant les années suivantes. En véritable expatrié, Sargent se plait à vivre à Londres, Paris ou Venise. Il ne se considère pas moins « américain » et expose aussi bien en Europe qu’aux États-Unis.

- En France, il a été proche de Claude Monet. Comment leur amitié est-elle née ? Quelles ont été leurs influences artistiques mutuelles ?
C’est en 1876 à la galerie Durand-Ruel que Sargent rencontre Claude Monet. En 1881, ils exposeront ensemble au Cercle des arts libéraux à Paris à l’occasion d’une exposition collective. Sargent a 16 ans de moins que Monet. Leur correspondance montre l’Américain avide de conseils. Il rend visite à Monet à Giverny en 1885 avec lequel il se lie d’amitié. Dès son retour en Angleterre, Sargent commence une série de tableaux en plein air s’inspirant du maître français. À cette époque, Monet, quant à lui, exécute une série de tableaux avec des personnages en plein air avant de se consacrer uniquement au paysage. Serait-il possible que le français s’inspire de l’oeuvre de Sargent connu pour ses portraits ? Sargent trouve quelques acheteurs américains pour des oeuvres de Monet.

-Whistler était-il lié aux artistes impressionnistes français ?
Whistler n’exposera pas avec les impressionnistes français, mais il entretiendra pendant toute sa carrière des relations étroites avec plusieurs membres du groupe. Il rencontre Degas au début des années 1860, et un respect mutuel s’installera entre les deux artistes. Autour de 1870, Whistler et Monet évoluent dans les mêmes cercles artistiques à Paris et dès 1876, entretiennent une correspondance. Ce n’est qu’à compter de 1886 qu’une amitié liera les deux artistes. Ils commencent à exposer ensemble et se rendent régulièrement visite. Whistler, de six ans l’aîné, invite Monet en 1886 à exposer à la Society of British Artists, et l’année suivante Monet encourage Whistler à envoyer des oeuvres à la galerie Georges Petit, à Paris.

- De retour sur le sol américain, comment les artistes sont-ils parvenus à exposer leurs toiles d’influence impressionniste ? Quel a été alors l’accueil de ces toiles par la critique ?
Dès 1890, des artistes comme Theodore Robinson et John Leslie Breck commencent à exposer leurs oeuvres givernoises aux États-Unis alors qu’ils continuent de travailler dans le village. Même s’ils trouvent quelques admirateurs parmi les artistes et la critique, ces tableaux ne reçoivent pas les faveurs du grand public. Au cours des années 1890, les impressionnistes américains tels que William Merritt Chase, Childe Hassam et Edmund Tarbell exposent, notamment à New York et Boston. Mais ce n’est qu’en 1893 que l’impressionnisme américain trouve enfin sa reconnaissance à l’occasion de l’Exposition universelle de Chicago, où ces peintres américains sont largement représentés. L’impressionnisme américain perdurera jusqu’à la Première Guerre mondiale chez certains artistes américains qui travaillent en Californie.


 

Bruxelles, une capitale impressionniste | 11 juillet au 2 novembre 2014

 

La Belgique, qui a conquis son indépendance en 1830, connaît une prospérité exceptionnelle au cours du xixe siècle. Forte d’une industrialisation particulièrement précoce et d’un contexte libéral propice, elle s’affichera dès la fin du siècle comme une des toutes premières puissances économiques mondiales. Cette effervescence économique engendre une urbanisation rapide accompagnée d’une explosion démographique, mais aussi d’un bouillonnement culturel sans précédent. La modernité se déploie en tous domaines, accompagnée de tensions sociales inhérentes à une période de mutation intense qui suscite des visions très contrastées. À l’image de cette société en plein essor, les artistes belges explorent des voies alternatives dès les années 1860.

Carrefour des avant-gardes artistiques, la ville de Bruxelles s’est distinguée avec éclat par son effervescence culturelle au tournant des xixe et xxe siècles. Patrie de l’Art Nouveau et du Symbolisme, elle fut aussi parmi les premières à accueillir les chefs-d’oeuvre impressionnistes et néo-impressionnistes aux Salons des XX et de la Libre Esthétique.

Traditionnellement enclins à décrire le réel, sensibles au langage de la couleur et de la lumière, les peintres belges se sont alors imposés sur la scène artistique européenne en affirmant leur originalité au sein du mouvement impressionniste. Très tôt, des personnalités aussi diverses que celles de James Ensor, Emile Claus ou Théo Van Rysselberghe ont assimilé les leçons de la nouvelle peinture et se sont affirmées avec une indépendance rare dans l’évocation de la vie moderne, l’interprétation du paysage et l’art du portrait. Au fil de l’exposition qui présentera une centaine de tableaux issus des grands musées européens ainsi que d’importantes collections particulières, le parcours révèlera leur originalité. De 1870 à 1914, les peintres belges innovent dans une approche du réel, sublimé par une technique plus libre dans le traitement de la touche, de la lumière et de la couleur.


 

Autour de Claude Monet | 28 mars – 2 novembre 2014

 

Le musée des impressionnismes présente, en marge de ses expositions, un accrochage centré autour de quelques tableaux de Claude Monet. L’ esquisse de la collection du musée, associée à de généreux prêts d’oeuvres, permet de mieux comprendre l’histoire de l’impressionnisme et du postimpressionnisme, et de montrer quels en ont été les développements en France et dans le monde. Sans oublier que ces mouvements artistiques, nés au cours d’une des périodes les plus riches de l’histoire de l’art français, restent une source d’inspiration pour de nombreux artistes aujourd’hui. Les oeuvres présentées pourront évoluer chaque année selon les prêts, mais le thème de l’accrochage restera inchangé. Ainsi, à chaque saison, les visiteurs auront le plaisir d’admirer,en plus de nos expositions temporaires, des oeuvres sur le thème de l’impressionnisme.


SAISON 2013

Hiramatsu, le bassin aux nymphéas. Hommage à Monet. Du 13 juillet au 31 octobre 2013 L’art japonais n’a pas été sans influencer Claude Monet comme l’atteste sa collection d’estampes japonaises que l’on peut aujourd’hui admirer dans sa maison à Giverny. L’exposition « Hiramatsu, le bassin aux nymphéas. Hommage à Monet » montrera que, tout comme les estampes japonaises furent pour les impressionnistes une façon d’introduire une nouvelle philosophie de l’espace et de la lumière, les toiles de Monet représentent une source d’inspiration créatrice pour Hiramatsu Reiji.
Hiramatsu Reiji
Dessin de nénuphars et Jeu
© Hiramatsu Reiji. Collection particulière

Ce peintre japonais, né à Tokyo en 1941, visite Paris pour la première fois en 1994 et découvre les Nymphéas à l’Orangerie. Il se plait alors à marcher sur les traces du maître français dont il visite le jardin à Giverny. Plus de vingt tableaux et paravents peints selon la technique traditionnelle du nihonga, alliant tradition et modernité, seront réunis. Ces oeuvres seront associées à des oeuvres de Claude Monet, et à une sélection d’estampes japonaises, de Hokusai à Hiroshige.
Hiramatsu Reiji
Reflet de nuage doré
© Hiramatsu Reiji. Collection particulière.
Conférence « Le retour du japonisme au pays »
Le samedi 20 juillet à 15h30 par Hiramatsu Reiji, artiste-peintre. Conférence organisée par la Maison de la culture du Japon et l’Ambassade du Japon en France.
Le peintre de Nihonga, Hiramatsu Reiji, évoquera l’intérêt des artistes occidentaux pour l’art japonais

Giverny musée des impressionnismes 2013. Signac, les couleurs de l’eau. Du 29 mars au 2 juillet 2013. Dans le cadre de la seconde édition du festival Normandie Impressionniste consacrée au thème de l’eau, le musée des impressionnismes Giverny organise une exposition « Signac, les couleurs de l’eau ». Comme Claude Monet, Paul Signac a trouvé une source d’inspiration constante dans l’évocation de l’eau et de ses couleurs. Depuis les premières marines peintes sur le littoral normand avec une vigueur et une liberté impressionnistes jusqu’aux amples architectures portuaires aux couleurs vives d’après-guerre, la description de l’eau et du ciel offrirent à Signac un inépuisable prétexte à multiplier les variations chromatiques.
Paul Signac (1863-1935)
Voiles et pins, 1896
© Collection particulière

L’exposition comptera cent vingt oeuvres environ, peintures, aquarelles et dessins. Elle sera complétée par une riche section documentaire (photographies, publications et correspondances) présentée avec le concours des Archives Signac.
Paul Signac (1863-1935)
Les Andelys, la berge, 1886
Paris, musée d’Orsay. © Musée d’Orsay / Hervé Lewandowski